Face à la hausse inquiétante des cas de VIH/Sida, Antsiranana a été choisie par le Système communautaire d’alerte sur le VIH pour redynamiser la Task Force régionale.
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Les participants à la réunion de redynamisation de la task force régionale sont unanimes pour tirer la sonnette d’ alarme face à la situation alarmante. |
Durant deux journées de concertation, les 27 et 28 mai, autorités locales, professionnels de santé, société civile et partenaires techniques se sont réunis dans la salle du gouvernorat afin de renforcer la coordination régionale et d’examiner les actions prioritaires dans la lutte contre le VIH/Sida. Les discussions ont ainsi mis en lumière la nécessité d’une mobilisation collective pour rétablir et garantir les droits fondamentaux des populations les plus vulnérables, notamment les personnes clés en situation de précarité extrême et à risque, ainsi que les personnes vivant avec le VIH.
Selon les dernières données présentées, deux districts de la région Diana sont aujourd’hui classés en zones rouges, en raison d’un taux d’infection préoccupant. Ces résultats proviennent des enquêtes menées par le Système communautaire d’alerte sur le VIH (Sycavi), un acteur engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre le Sida, sur la période d’octobre 2024 au 31 mars 2025, dans le cadre de la phase VI de l’observatoire régional. Cette situation alarmante appelle à des mesures urgentes et concertées.
Au cours de la présentation, il a été constaté que des initiatives d’amélioration ont été introduites. Cependant, certaines alertes déjà signalées depuis la période I (d’avril à septembre 2022) persistent encore à la période VI.
Situation préoccupante
À l’issue de cette rencontre de deux jours, l’initiateur du projet a également partagé les résultats de l’observatoire régional ainsi que les données d’enquête. C’est pourquoi le Sycavi a tiré la sonnette d’alarme face à la situation préoccupante. Parmi les points critiques, figurent notamment l’accès limité aux moyens de prévention (préservatifs et seringues), l’accès restreint aux services de dépistage, ainsi que l’approvisionnement irrégulier en antirétroviraux, malgré la disponibilité des stocks.
Les principales causes identifiées de la rupture des intrants sont les problèmes liés au circuit d’approvisionnement et à la gestion des intrants, depuis Salama jusqu’aux PhaGDis : commandes livrées en retard et en quantité insuffisante, vente clandestine de préservatifs destinés à la distribution gratuite dans les sites (bars, chambres, hôtels et épiceries), vendus entre 500 et 1 000 ariary.
En outre, l’organisation a contribué à l’instauration d’une compréhension commune concernant le respect des droits des populations clés, souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. Bref, le plan d’actions adopté repose sur une collaboration entre responsables sanitaires, autorités locales et société civile. Il vise à assurer la continuité de l’offre de soins, à éviter les ruptures d’approvisionnement en médicaments et intrants et à améliorer la prise en charge des malades, notamment dans les zones rurales et enclavées.
« L’arrivée du Sycavi dans la région est perçue comme un levier stratégique qui a permis de poser les bases d’un nouveau plan d’actions régional. Celui-ci résulte d’un atelier de travail collaboratif réunissant l’ensemble des parties prenantes autour d’un objectif commun : endiguer la propagation du VIH/Sida », résume le responsable du programme à Antsiranana, Adelaïde Teviky.
Raheriniaina