SOMMET DE DAR ES SALAAM - Madagascar vise sept milliards de dollars d’investissement

Le président Andry Rajoelina a été accueilli par Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie, hier.

Selon son Pacte national énergétique, Madagascar a besoin d’un investissement de 7,2 milliards de dollars pour atteindre ses objectifs de production d’énergie renouvelable d’ici 2030. Le président Rajoelina lance alors un appel à des financements massifs de la part des partenaires. 

Un programme ambitieux. C’est ce qui est indiqué dans le préambule du Pacte national énergétique de Madagascar. Un document présenté, hier, au Sommet africain de l’énergie, à Dar es Salaam, en Tanzanie.  

Dans ce Pacte national énergétique, il est affirmé que Madagascar veut hisser le taux d’accès à l’électricité de 80 % de la population et le taux d’accès à des technologies de cuisson propre de 50 % des habitants. Des objectifs à atteindre d’ici 2030. Pour y parvenir, la Grande île table sur une augmentation de sa capacité de production d’énergie renouvelable. Le document présenté au Sommet de Dar es Salaam parle ainsi d’un besoin en “investissement supplémentaire”, de 7,2 milliards de dollars.  

Le Sommet qui se tient en Tanzanie vise à doper la mobilisation des ressources financières pour concrétiser l’initiative “Mission 300”. Portée conjointement par le groupe de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), le but est de “combler le fossé de l’accès à l’électricité en Afrique (...) et d’étendre l’accès à une électricité fiable, abordable et durable à trois-cents millions de personnes en Afrique d’ici 2030”.  

Outre les partenaires multilatéraux, le sommet de Dar es Salaam a vu la participation de plusieurs acteurs privés. La présentation du Pacte national énergétique durant l’événement a justement pour but de convaincre le maximum d’investisseurs possibles. Le document retrace ainsi les engagements étatiques. Le renforcement de la gouvernance, des réformes politiques ciblées, ou encore l’amélioration de la viabilité financière de la Jirama en font partie.  

“En adoptant ce Pacte, le Gouvernement s’engage à créer des conditions favorables pour un investissement accéléré du secteur privé dans le secteur de l’énergie à Madagascar”, affirme le document. 

Investissement massif  

Le potentiel énergétique de Madagascar dans le domaine du renouvelable, les défis à relever, mais aussi les projets en cours, d’autres à entreprendre pour accélérer la transition énergétique, sont également indiqués dans le Pacte national énergétique.  

Parmi ceux qui ont pris la parole durant le Sommet, Andry Rajoelina, président de la République, a déclaré, “cette transition énergétique doit être menée de façon solaire, car elle nécessite des investissements massifs. Ce ne sont pas les projets qui manquent. Mais on a besoin de financement”. Il a pris l’exemple des projets de construction de centrales hydroélectriques comme celui de Volobe où le consortium privé peine à boucler le financement.  

Comme s’y est engagé le locataire d’Iavoloha, hier, l’État compte aussi mettre la main à la pâte. Il parle d’un “investissement massif dans l’énergie renouvelable”. Un engagement déjà traduit en acte, affirme-t-il, prenant l’exemple du projet d’installation de 50 mégawatts de parc solaire durant cette première moitié de 2025. “Ce n’est qu’un début”, en faisant part d’un investissement, “dès cette année-même”, dans 250 mégawatts supplémentaires de parc solaire.  

Selon le communiqué de presse de la présidence de la République, le but est “d’installer 1000 mégawatts de capacités solaires et hydroélectriques dans les quatre prochaines années, avec 750 mégawatts d’investissement du secteur privé, en addition aux 250 mégawatts de financement propre de l’État”. Dans le Pacte national énergétique, il est justement indiqué que sur les 7,2 milliards de dollars nécessaires, 60 % seront financés par le secteur privé et 40 % par l’État.  

S’agissant des financements étatiques, le document rapporte que “10 % proviendront des ressources propres internes et 30 % via des prêts et subventions de partenaires de développement”. Dans sa prise de parole, hier, Andry Rajoelina a toutefois noté un point, “le véritable obstacle réside dans l’accès au financement à taux concessionnel”. À cela s’ajoutent les financements privés et ceux des institutions financières multilatérales qui prennent du temps à se concrétiser.  

“Ici, j’en appelle aux partenaires financiers à accompagner ces projets en accélérant le financement. (...) Avec l’agriculture et les infrastructures, l’énergie est la voie vers la croissance. Mais ce combat ne peut être mené seul. Il exige une solidarité africaine et mondiale. J’encourage vivement les institutions telles que la BAD, la Banque mondiale et tous les partenaires techniques et financiers à investir davantage dans les initiatives liées à l’énergie”, déclame alors Andry Rajoelina.  

Garry Fabrice Ranaivoson 

1 Commentaires

  1. Viser et obtenir un tel financement il y a un grand fossé et ça risque d'aboutir encore à une désillusion de Rainilainga (La COP 29 est là pour le rappeler ! ) avec sa mendicité à tout va pour embobiner le monde de discours pompeux et surréalistes d'un démagogue loin de la situation de mauvaise gouvernance et d'incompétence avérée de la gestion du pays en matière d'énergie .
    Rajoelina s’est envolé donc pour assister au sommet africain de l’énergie en Tanzanie. Il est prévu prendre mardi la parole et évoquer la situation de Madagascar. Gageons qu’il va dire qu’on est en train de mettre en place des solutions innovantes, durables et que les problèmes actuels de délestages ne seront plus qu’un mauvais souvenir d’ici la fin de l’année au plus tard.
    Bien entendu, comme il se plaît à le dire depuis 2019, il n’a jamais précisé de quelle année il veut parler ! Même sa solution innovante de centrale thermique de 105 MW risque de moisir au port de Toamasina, compte tenu de son poids. Les 2 ponts offerts par les Japonais ne supportent pas plus de 45 tonnes, et le pont Mabey à l’entrée de Moramanga semble « un peu juste ».
    Il n'y a rien à espérer comme évolution positive de la politique d'indépendance énergétique avec ces guignols qui gravitent autour de Rainilainga .
    Le parcours du franc maçon Patrick Rajoelina, son conseiller spécial en diplomatie et coopération internationale ? justifie-t-il sa nomination ?
    On comprend mieux ces bourdes diplomatiques de Rajoelina .
    La lecture du CV de ce pantin mettant en relief son appartenance à la noblesse Merina rappelle d’ailleurs un autre membre du 1er cercle de Rajoelina , ce général qui a mis en avant dans son CV ses « exploits » au CEG et au lycée : « Major aux concours d’entrée en classes de seconde et terminales : BACC série C.
    On est tenté de penser qu’il n’a obtenu que la mention passable au BACC série C, sinon il l’aurait très certainement précisé dans son CV.
    Le président du sénat, le général Korotamby, avait assuré l’intérim de la présidence de la République. En cas d’indisponibilité de Rajoelina SAFIOTRA, il sera de nouveau appelé à assurer l’intérim et à ce titre aurait la responsabilité de la diplomatie. A-t-il les qualités nécessaires pour une telle fonction ?
    Un général ne serait pas le moins qualifié pour la mise en œuvre de la politique étrangère d’un pays.Cependant, force est de constater que ses récentes déclarations ne semblent pas militer dans ce sens.
    Affirmer dans un média étranger, lors de sa visite à Moscou dans le cadre de la diplomatie parlementaire, que « les embouteillages sont une des preuves que les Malagasy ne sont pas pauvres ! Tout comme le nombre élevé de Malagasy sortant des supermarchés avec des caddies remplis à ras bord » !
    Korotamby n’est pas un sénateur élu, mais un sénateur nommé par Rajoelina SAFIOTRA. Ce président du sénat est donc un choix délibéré, et non imposé à lui.l
    Rien d'étonnant que les investissements privés directs n'affluent pas avec cette ambiance malsaine par la présence de dirigeants indignes de confiance .


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