Paralipomènes

On apprend tous les jours. Je viens de découvrir le mystérieux mot de «Paralipomènes», en lieu et place des «Chroniques» dans une belle édition catholique de la Bible, ayant obtenu son Imprimatur en 1949. 

Le Littré indique que son étymologie signifie «livres laissés de côté». Le site languefrançaise.com abonde dans ce sens : «du grec ancien signifiant «livres laissés de côté» ; passé au latin sous la forme «Paralipomena», désignant un supplément aux livres des Rois et incluant des détails omis». Une belle unanimité que conclut le CNRTL (centre national de ressources textuelles et lexicales): «évènements omis au Livre des Rois». À ce stade, je m’abstiens cependant d’une digression sur les livres apocryphes...

Si le CNRTL fait de «Paralipomènes, «Livres de l’Ancien Testament, au nombre de deux», un supplément au Livre des Rois, le site «La langue française» rejoint mon constat de visu : «titre donné à certains livres de l’Ancien Testament, également connus sous le nom de Chroniques». 

Wikipédia, que j’ai appris à ne plus trop dédaigner, indique que les deux «Livres des Chroniques» s’intitulent dans la Septante «Livres des choses restantes» et, dans la Vulgate, «Paralipomenon» c’est-à-dire «Mots des jours». `

En introduction au Premier Livre des Paralipomènes, cette Bible propose cette lecture : «Le titre hébreu, «les Chroniques», caractérise bien l’oeuvre, tandis que la dénomination actuelle, qui vient de la version grecque des Septante, les Paralipomènes (ce qui avait été oublié, omis) suppose une fausse interprétation, car il ne s’agit pas ici de compléments. Les Chroniques embrassent toute l’histoire, depuis la création d’Adam jusqu’à l’édit de Cyrus, en 538 (...) Le IIème Livre des Paralipomènes contient l’histoire de Salomon et des rois de Juda. L’ouvrage présente un parallélisme général avec les livres historiques antérieurs, surtout ceux des Rois». 

Cette Bible comporte quatre Livre des Rois, les deux premiers correspondant aux deux Livres de Samuel. Comme dans les Bibles d’avant 1517. La relation de ses nombreuses épouses étrangères (la fille du Pharaon d’Égypte, des femmes de Moab et d’Ammon, des femmes d’Idumée, des Sidoniennes et du pays des Héthéens), qui font tomber Salomon dans l’idolâtrie (Astarté, Melchom, Chamos, Moloch), la dénonciation de ce comportement par le Seigneur ainsi que la mort de Salomon sont contenues dans un Troisième Livre des Rois. Le texte n’en diffère cependant guère de 1Rois,11 de la Bible Louis Segond. 

Pérégrination biblique inattendue, suscitée par un seul mot, Paralipomènes, heureuse étrangeté pour notre culture générale.  

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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