CARBURANT - Baisse du prix du sans-plomb et du gasoil

Cette  baisse du prix du sans-plomb et du gasoil  est la bienvenue. 

Les prix à la pompe ont connu des changements durant la nuit. Contrairement aux appréhensions, des baisses sont constatées sur les prix du litre de sans-plomb et de gasoil. 

Une agréable surprise. Les automobilistes et les motocyclistes se sont réveillés avec une bonne nouvelle. Les prix du sans-plomb 95 et du gasoil ont baissé. Les changements ont été effectués durant la nuit. Le premier connaît une baisse de 200 ariary par rapport au prix initial, tandis que pour le second, la baisse est de 140 ariary.  

Les chiffres sur les écriteaux à l’entrée des stations-service ont, pour la plupart, été mis à jour durant la nuit. Dorénavant, le prix du sans-plomb 95 est de 5 700 ariary le litre, au lieu de 5 900 ariary auparavant. Pour le gasoil, le litre s’achète désormais à 4 760 ariary, contre 4 900 ariary avant. Quant au pétrole lampant, le prix reste inchangé, fixé à 2 430 ariary par litre.

Selon les explications, cette mesure, appliquée durant la nuit, s’inscrit dans le cadre de l’ajustement automatique des prix du carburant. Il s’agit d’un des principaux points des conditionnalités posées par le Fonds monétaire international (FMI). Des conditions pour pouvoir bénéficier des aides budgétaires dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Contrairement aux appréhensions, elle a conduit à une baisse des prix.  

« L’effectivité de l’ajustement automatique des prix est le top départ pour avancer progressivement vers la suppression totale des subventions pour stabiliser les prix à la pompe, qui ont un impact conséquent sur le budget de l’État », indique une source proche du dossier. Désormais, les changements des prix à la pompe, que ce soit une baisse ou une hausse, seront déterminés par les variations des prix du baril de pétrole sur le marché international, indique-t-elle.

Timing

 Le cas échéant, une éventuelle hausse impactera surtout le prix du pétrole lampant.  

La source note, par ailleurs, que le timing choisi pour l’application de ce qui est communément indiqué comme la vérité des prix n’est pas fortuit. Les changements interviennent à un moment où la conjoncture économique internationale est relativement clémente. Depuis plusieurs jours, le cours du baril de Brent, le pétrole de la mer Noire, sur le marché mondial, oscille autour de 81 dollars. Le 10 janvier, le taux le plus bas a même atteint les 77 dollars le baril.  

« La décision de procéder à cet ajustement maintenant est donc stratégique », se félicite la source, en ajoutant : « D’une pierre deux coups, on assure la santé macroéconomique et la croissance durable tout en protégeant le pouvoir d’achat des citoyens», souligne une source au sein de l’Exécutif. Elle met l’accent sur « le choix payant » de Andry Rajoelina, président de la République. Il consiste à ne pas céder immédiatement face à l’insistance du FMI, « mais d’attendre une conjoncture économique favorable ».  

Le FMI a insisté sur l’effectivité de l’ajustement automatique des prix du carburant depuis le début des négociations sur l’acquisition de la FEC et de la FRD, en avril 2024. En novembre, le Board de l’institution de Bretton Woods a même mis en stand-by l’examen du dossier de Madagascar en vue de l’attribution d’une nouvelle tranche de ces aides budgétaires. La conditionnalité relative à la vérité des prix étant le principal point d’achoppement.  

Avec la persistance de la guerre en Ukraine et l’intensification de celle entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le contexte économique mondial n’était pas propice à l’application des conditions prévues dans l’accord avec le FMI. Elle aurait pu entraîner une hausse conséquente des prix à la pompe. Une révision à la hausse des prix du carburant, en 2024, aurait été le coup de grâce pour les ménages qui plient sous le poids des coupures d’eau et d’électricité, ainsi que de l’inflation.  

Sur le plan politique, l’année 2024 n’était pas non plus propice à la mise en œuvre du système de fixation automatique des prix du carburant. Étant une année électorale, avec les législatives et les communales, risquer une hausse des prix à la pompe aurait été se tirer une balle dans le pied pour le pouvoir. Avant d’acter l’ajustement automatique des prix, l’État a également réglé la question des passifs avec les pétroliers.  

« Certes, il y a les questions politiques, mais l’objectif du Président est surtout de préserver l’intérêt de la population qui fait déjà face à divers problèmes sociaux », soutient un de ses collaborateurs. Avec l’effectivité de la fixation automatique des prix du carburant, Madagascar se conforme donc aux conditionnalités du FMI. La bonne gouvernance des finances publiques impose aussi cette mesure. Comme indiqué auparavant, tout comme la subvention de la Jirama, celle pour stabiliser le prix à la pompe pèse lourdement sur la trésorerie publique.  

Garry Fabrice Ranaivoson 

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