L’année entre dans l’une de ses mêmes semaines mouvementées déjà traversées par ses prédécesseurs. Ces derniers jours de l’année sont ceux où le caractère festif d’une année normale est au fait de sa puissance et s’illumine en propageant tout son éclat qui éblouit les quatre coins du monde. Depuis que l’histoire a consacré Noël et à partir de l’instant où il a entamé sa conquête de la planète, la lumière a semblé être la fidèle compagne qui revient, avec lui, tous les ans, pour plonger le mois de décembre dans cette atmosphère familière mais qui n’a toujours pas perdu ce charme qui attire les humains de n’importe quelle tranche d’âge.
Au IVᵉ siècle, alors que l’Église cherchait dans le calendrier une date pour célébrer la naissance du Christ, le pape Libère a porté son choix sur le 25 décembre. Une décision qui va mettre au monde une fête qui va engloutir les fêtes « païennes » qui occupaient déjà la date, les Saturnales qui mettaient à l’honneur Saturne qui fut célébré avec des banquets et des échanges de cadeaux ou encore le culte du « Sol Invictus » (soleil invincible), où on se réjouissait de la victoire de la lumière sur les ténèbres après le solstice d’hiver qui rallonge les jours. La lumière fut présente au commencement et elle l’est encore jusqu’à nos jours, au sens figuré et au sens propre quand elle est répandue, en grande partie, par des artifices qu’on doit à l’ingéniosité humaine qui a grandement progressé depuis la lumière de l’étoile de Bethléem, ce prodige qui a lieu lors de la Nativité si on se fie à la narration de l’auteur de l’Évangile selon Matthieu.
C’est toujours ce même éclat qui veut chasser des esprits les représentants de l’obscurité que sont l’égoïsme, le conflit, la tristesse, la rancune, … Pour que la lumière y soit et qu’elle y fasse régner la générosité, l’amour, la solidarité, la paix, la joie, la réconciliation, et tous les autres rayons, les valeurs que l’esprit de Noël entend transmettre à ses pratiquants. Et parmi nous, il y a peut-être des Ebenezer Scrooge, ce personnage avare de Un chant de Noël, le conte de Charles Dickens, qui n’attendent que Noël transmette sa lumière faite compassion. La compassion à laquelle font appel celles et ceux qui n’ont leur part de lumière que pendant des instants fugaces, comme La Petite Fille aux allumettes, dont le destin a été sublimé par le récit poignant fait par Hans Christian Andersen.
Et chez nous, où la lumière quotidienne est aux abonnés absents, celle de Noël éprouve de plus en plus de difficulté à atteindre les cœurs, n’étant pas aidée par la première qui est son alliée privilégiée en donnant leur splendeur aux guirlandes lumineuses et aux sapins de Noël. Espérons toujours qu’on aura un cadeau qui fera briller la lumière où on en a besoin.
Fenitra Ratefiarivony