HAUSSE DES PRIX DES PPN - Les évêques tirent la sonnette d’alarme

Quelques membres de la Conférence des évêques.

La conférence des évêques est sortie de son silence. Son dernier message, publié hier, dresse un tableau accablant de la conjoncture.

Un constat sans complaisance. La conférence des évêques n’a pas pris de gants pour apprécier la situation socio-économique en général. Elle fustige plusieurs points, entre autres la flambée des prix des produits de première nécessité. Alors que le délestage a été atténué après les instructions strictes du président de la République, de même que la pénurie d’eau grâce à la mise en service de plusieurs camions-citernes, le prix des aliments reste sur une tendance haussière, comme l’a souligné le message de la conférence des évêques. 

Presque toutes les denrées, comme le riz, le sucre et la farine, accusent une hausse remarquée au niveau des prix. « Cela devient intenable. Le kapoaka de riz se cède à presque 1 000 ariary. Le kilo de sucre est à 5 000 ariary. Le litre d’huile en vrac coûte 8 000 ariary. C’est hors de nos moyens », se lamente Myriam, mère de famille rencontrée au marché d’Andoharanofotsy. Ce n’est pas un cas isolé. La plupart des ménages sont réduits à acheter en petites quantités, pouvoir d’achat oblige. « Les gens achètent le minimum ici. Un kapoaka de riz, 125 g de sucre, 125 cl d’huile pour le petit déjeuner, le déjeuner ou le dîner, ou seulement l’un des repas de la journée », confirme Jérôme, un épicier du même marché.

Infernal

L’inflation galopante ne concerne pas seulement les PPN. Les viandes subissent également une hausse permanente. « N’en parlons pas. Cela fait des années que je suis devenue végétarienne à cause de la cherté des viandes. La viande de porc est désormais à 24 000 ariary le kilo, la viande de bœuf à 

20 000 ariary le kilo, le poisson à 15 000 ariary le kilo, le tilapia à 24 000 ariary le kilo. J’ai dû mettre définitivement un trait sur mes envies », déplore Myriam. Mais elle ne s’en sort pas pour autant, puisque les prix des légumes et des fruits ont également pris l’ascenseur. « C’est infernal. Les haricots sont à 3 000 ariary le kilo, l’oignon à 6 000 ariary, la carotte à 3 000 ariary, la pomme de terre à 3 000 ariary», affirme la ménagère, qui doit faire des miracles tous les mois. « Je dois adopter le système des carnets de crédit chez l’épicier, qui continue de faire confiance aux clients, pour joindre les deux bouts. Mais mon revenu se liquéfie sitôt obtenu », révèle Myriam, dont les rides se prononcent au fil des jours dans ce combat quotidien contre la hausse des prix des denrées.

Du côté des marchands, la cause avancée de la hausse des prix est le mauvais état des routes. « Les camions mettent plusieurs jours pour acheminer les marchandises. Ainsi, le coût du transport augmente et nous sommes obligés de répercuter cet écart sur le prix de vente. »

Pour le moment, les impacts des actions visant à juguler la hausse des prix des PPN semblent limités. D’ailleurs, le contrôle des prix se fait de manière sporadique pour être efficace.

Et le calvaire de la population risque d’empirer avec l’arrivée d’une tempête ce week-end. Les dégâts éventuels de ce mauvais temps pourraient compliquer l’approvisionnement dans les régions touchées. La conférence des évêques a anticipé la situation. Et ce n’est pas de la prédiction.

L'Express de Madagascar

1 Commentaires

  1. RAINILAINGA a du avoir les oreilles siffler à mort avec cette diatribe incendiaire .Et pour cause :

    Pendant ce temps, un autre constat glaçant se fait jour : les privilégiés du régime n’ont aucunement à subir ces humiliations quotidiennes. Pendant que des centaines de familles se battent pour quelques litres d’eau, des camions-citernes bien visibles, orange et sans plaque d’immatriculation, approvisionnent en priorité les domiciles des députés, des membres du gouvernement et des figures politiques proches du pouvoir. Les élites se font livrer de l’eau à domicile, sans avoir à faire la queue ni à sacrifier leurs activités économiques. Un luxe que le peuple n’a même pas le droit de rêver.
    Les camions-citernes déversent de l’eau à flots dans les réservoirs des maisons de ces privilégiés, tandis que des centaines de familles continuent d’attendre devant les bornes fontaines, certains depuis trois jours, pour seulement pouvoir remplir quelques bidons. La situation devient insupportable, surtout lorsque l’on constate que ces membres du régime ne subissent aucune pénalité pour leur gaspillage de ressources essentielles. Pour eux, l’eau coule à flots, tandis que pour le citoyen lambda, chaque goutte devient précieuse.
    Et ce n’est pas tout. Ces figures politiques ne sont pas seulement exemptées de la ration d’eau, elles bénéficient également de la gratuité des services d’électricité, une situation profondément injuste pour les millions de Malagasy qui doivent jongler avec des coupures fréquentes et des factures qui ne cessent de grimper. Ces privilèges pour les élites, alors que le peuple souffre, soulignent l’ampleur d’une inégalité qui, loin d’être une exception, semble être la règle dans ce régime.
    Raholdina, HARILALA RAMANANTSOA , Augustin Andriamananoro, Jerry Marcoss, Paul Rabary, Lalatiana Andriantongarivo et d’autres membres du gouvernement et de leurs cabinets sont au cœur de ce scandale.

    Ce régime des pourritures méprise sans vergogne le peuple !
     
      

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