Le harcèlement scolaire touche davantage les filles que les garçons. |
Le harcèlement scolaire existe bel et bien dans le pays. Ce phénomène est présent dans des établissements.
Stop. De plus en plus de jeunes subissent du harcèlement. Actuellement, ce phénomène prend de l’ampleur en milieu scolaire. D’après les chiffres évoqués par Imaso-Ivoho, 58 % des enfants sont victimes de harcèlement à l’école, dont 53,7 % sont des filles et 46,3% représentent des garçons. Les données publiées par cette organisation stipulent que le harcèlement existe bel et bien dans le pays. Ce fléau touche plus les filles que les garçons. D’après les statistiques, plus de la moitié des élèves souffrent de harcèlement à l’école. Et cette violence se présente sous plusieurs formes: bagarres, moqueries, insultes, vols, coups, bousculades, exclusion de groupe, et peut survenir aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des établissements scolaires.
Une mère de famille, souhaitant garder l’anonymat, partage le témoignage de sa fille, victime de harcèlement scolaire: « Mon enfant se trouve en classe de 12e. Nous étions obligés de déménager et elle a été admise dans une école d’expression française. Elle ne parle pas couramment cette langue, et ses amies la critiquaient et se moquaient d’elle. Fatiguée par cette situation, elle n’avait plus envie de continuer ses études ». Pour certains élèves, l’abandon semble être la meilleure option pour échapper à la violence subie en milieu scolaire. Ce cas n’est pas isolé. Une autre victime du harcèlement en milieu scolaire témoigne également.
Violence morale
Elle se prénomme Jessica, une adolescente de 16 ans, qui étudie dans une école publique à Andoharanofotsy et a subi de la violence morale. « Des camarades de classe ou encore des élèves dans mon lycée me parlent souvent avec des propos racistes. Ils me traitent de ‘Sénégalaise’ ou d’autres termes similaires en raison de mon teint. Parfois, je préfère sécher les cours et m’absenter pendant un moment. Mais quand je reviens, c’est toujours la même histoire ». La jeune fille raconte qu’elle a dû changer d’établissement pour échapper à cette situation.
Les garçons ne sont pas non plus épargnés par le harcèlement scolaire. « À cause de ma taille, mes amis me traitent différemment. Ces derniers me battaient souvent, étant donné que je suis le petit de la bande », raconte Tojo, un lycéen dans une école privée à Anosizato. « J’ai déjà dénoncé ces derniers à l’administration. Et cela s’est calmé un peu, mais quelques jours plus tard, ils reviennent avec leurs habitudes », ajoute-t-il.
« Le harcèlement scolaire laisse des traumatismes, des séquelles ainsi que des conséquences graves aux victimes. L’abandon, le suicide, l’isolement, la perte de la confiance en soi peuvent être les conséquences d’un harcèlement à l’école », selon les explications des psychologues. De plus, les traumatismes engendrent des séquelles psychologiques et physiques impactant l’épanouissement personnel des victimes.
Le soutien psychologique et émotionnel est vraiment important pour les victimes de harcèlement scolaire. Heureusement, des associations existent pour lutter contre le harcèlement scolaire, qui aident grandement les victimes à se sentir moins seules en témoignant de leur vécu, mais également à sensibiliser des personnes à ce fléau tout en inspirant des actions pour un changement positif. Tels sont les objectifs des partages et des témoignages pour les victimes de harcèlement scolaire, initiés par l’Association Stop Harcèlement Scolaire sur sa page Facebook.
La lutte contre le harcèlement scolaire est une responsabilité collective qui concerne parents, enseignants et élèves, chacun ayant un rôle à jouer pour éradiquer ce phénomène.
Mialisoa Ida