Alexandre Georget, nouveau PDS d’Antananarivo, a pris ses fonctions, hier. |
Le nouveau PDS d’Antananarivo a pris ses fonctions, hier. Il n’aura pas le temps de prendre ses marques et devra être immédiatement d’attaque face aux enjeux économiques, sociaux et politiques qu’impose la capitale.
La continuité. Selon ses dires, ce sera le fil d’ariane du court mandat d’Alexandre Georget, à la tête de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Après sa nomination, lundi, le nouveau Président de la délégation spéciale (PDS), de la capitale, a pris ses fonctions, hier.
En principe, le nouveau patron de la ville des Mille ne sera en poste que jusqu’à la proclamation des résultats des élections municipales. À s’en tenir au chronogramme de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), le nouveau maire d’Antananarivo devrait être connu en janvier 2025. Face à la presse, hier, le nouveau PDS a indiqué qu’il compte poursuivre les projets de réfection des routes, préparer l’arrivée des pluies, entre autres.
Déjà qu’il ne dispose que d’un court temps de passage à la tête de la CUA, Alexandre Georget n’aura pas non plus de délai de grâce. Il devra être au taquet face aux défis socio-économiques qu’impose la gestion de la capitale. Il y a aussi les enjeux politiques, étant donné que le nouveau PDS entre en scène au tout début de la campagne électorale pour les communales et municipales. Ses performances, ses choix et ses décisions auront un impact sur l’issue des élections à Antananarivo.
Alexandre Georget est un des chefs de parti au sein de la coalition au pouvoir. Une étiquette qui fera que chacune de ses décisions et initiatives, ses résultats positifs et ses éventuels échecs pourraient se répercuter sur la candidate Harilala Ramanantsoa, sa prédécesseure. L’ancienne PDS, démissionnaire pour cause de candidature aux municipales est, en effet, la porte-étendard de la coalition «Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina»(Irmar), dans la capitale.
Durant son court mandat aux manettes de la capitale, la candidate Ramanantsoa a pris des décisions audacieuses. La plus visible a été la lutte contre l’anarchie dans les marchés, surtout en imposant aux marchands de rue des zones strictes. Elle a également pris des mesures pour fluidifier la circulation dans le centre-ville et les rues marchandes. Dès sa démission, cependant, l’anarchie est aussitôt revenue dans les rues d’Antananarivo.
Contexte électoral
Une partie des habitants d’Antananarivo souhaitent que le nouveau PDS poursuive les initiatives audacieuses de sa prédécesseure. Seulement, il pourrait être confronté à un choix cornélien et qui vaut tout son pesant d’or en ces temps électoraux. À peine la campagne électorale entamée, que les marchands de rue font déjà entendre leurs revendications. «Que le futur maire, quel qu’il soit, nous laisse tranquilles», scandent-ils à l’unisson au micro d’une radio privée de la capitale, hier.
Quoi qu’il en soit, les marchands de rue constituent, eux aussi, un électorat non-négligeable, bien qu’au regard des élections de ces derniers, ils gonflent les rangs des abstentionnistes. Seulement, durant les élections du 11 décembre, le taux de participation pourrait être décisif, surtout dans la capitale. Ce qui explique pourquoi tous les candidats tiennent le même discours, «chaque voix compte, allez voter».
Cependant, Alexandre devra faire des choix, même ceux qui sont impopulaires. Il a en effet une obligation de performer non seulement face aux enjeux politiques, mais il s’agit aussi d’un impératif social. Il est nécessaire de mettre de l’ordre dans la pétaudière qu’est devenue la ville des Mille. À l’approche des fêtes de fin d’année, d’autant plus, l’affluence dans les marchés et la circulation seront décuplées.
Comme le nouveau PDS l’a lui-même noté face à la presse, hier, bien que la sécheresse persiste jusqu’ici, il y a, en perspective, la pluie et la saison cyclonique. Avec les fruits de saison comme le litchi et les mangues qui commencent à inonder les étales des marchés, les averses augmentent le niveau de difficulté du challenge en termes d’assainissement dans la capitale. Il faudra prévoir une hausse du budget en carburant pour les camions-bennes.
Il est plus que temps de curer les canaux d’évacuation d’eau et de trouver des solutions pour les quartiers qui sont systématiquement sous l’eau à la moindre averse. La période des fêtes de fin d’année qui se conjugue avec la saison des pluies est probablement la plus critique pour la CUA. Alexandre Georget devra ainsi démontrer qu’il est à la hauteur des défis multidimensionnels qu’impose la capitale.
Néanmoins, le contexte électoral pourrait être favorable au court mandat du nouveau PDS d’Antananarivo. L’État devrait lui prêter main forte afin qu’il performe et que ses résultats impactent positivement sur la candidature de Harilala Ramanantsoa. L’appui étatique dans la réfection des routes de la capitale depuis plusieurs semaines, en est un exemple.
Garry Fabrice Ranaivoson