DOUANES - Des efforts à déployer sur la facilitation des échanges

Le receveur des douanes d’Antsiranana, Russel Beankinana. 

Les acteurs des opérations douanières se sont donné rendez-vous à Antsiranana pour discuter, pendant trois jours, de la mise en œuvre de l’accord sur la facilitation des échanges. Les participants ont bénéficié d’un renforcement des capacités dans ce domaine.

Signé en 2013 et entré en vigueur en 2017, cet accord de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) contient des dispositions visant à accélérer le mouvement, la mainlevée et le dédouanement des marchandises, y compris les marchandises en transit.

L’atelier a été l’occasion pour les parties prenantes de procéder à un échange de vues sur le rôle de l’assistance technique et du renforcement des capacités dans le domaine de la facilitation des échanges.

La première journée a été réservée aux parties publiques et la deuxième au secteur privé, tandis que la troisième a rassemblé les deux parties ainsi que les étudiants universitaires ayant suivi des parcours import-export ou commerce international.

Selon les explications du receveur des douanes d’Antsiranana, Russel Beankinana, les lenteurs et les formalités administratives entravent le passage des marchandises à travers les frontières pour les commerçants. La facilitation des échanges, c’est-à-dire la simplification, la modernisation et l’harmonisation des processus d’exportation et d’importation, est donc devenue une question fondamentale pour le système commercial mondial.

Transparence

« La facilitation des échanges est un impératif de développement, dont le commerce reste entravé par une multitude de facteurs bloquants et d’obstacles administratifs, logistiques, infrastructurels et humains. L’Accord de l’OMC sur la facilitation des échanges vise à simplifier et à clarifier les tâches administratives relatives aux échanges, en réduisant les coûts et en contribuant à renforcer la transparence », a-t-il affirmé.

Lors de cette rencontre dans la capitale du Nord, des doléances ont été évoquées par les participants car elles constituent des freins à la mise en œuvre de cet accord. Citons entre autres la non-application du système de décentralisation. Toutes les décisions sont toujours prises dans la capitale. Les textes y afférents ne sont pas clairs. Inutile d’envoyer les produits à exporter à Toamasina, il serait préférable de les exporter directement depuis Antsiranana.

Les infrastructures doivent également être améliorées pour que les investisseurs restent dans la région au lieu de se rendre dans la capitale ou dans d’autres régions. Le coût exorbitant de l’électricité a été évoqué.

La situation actuelle ne favorise pas l’intérêt de la région d’origine des produits exportés.

En outre, les frais de manutention au port d’Antsiranana sont très chers. Le débarquement à Iharana est moins cher qu’à Antsiranana, donc les gens préfèrent s’y rendre.

Selon le secrétaire général de la région Diana, Picot Jacques Benjamin, si l’on parle de facilitation des échanges, il faut également s’intéresser à la route reliant le port à la destination afin que les camions transporteurs de marchandises ne traversent pas la ville.

Le manque de filière import-export à l’Université d’Antsiranana a également été évoqué lors de cet atelier. Ainsi, toutes les doléances sont enregistrées dans le système afin d’élaborer une stratégie nationale.

Raheriniaina

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