Le cinéma malgache connaît un essor notable, grâce aux courts-métrages. Plusieurs films courts, comme «Disco Afrika» de Luck Razanajaona, se lancent sur la scène internationale avec brio. Sélectionné dans divers festivals, ce film a déjà récolté au moins cinq prix. Plus récemment, le réalisateur Laurino Raoelijaona a remporté le prix du meilleur documentaire court pour «Les Sentiers du doute» au Silicon Valley Film Festival, aux USA. Ce dernier attend avec impatience les prochaines sélections pour des festivals en Espagne, au Brésil, et au Costa Rica, preuve de l’ascension fulgurante des courts-métrages malgaches.
Cette reconnaissance internationale tranche avec la réalité des longs-métrages malgaches, souvent cantonnés à une distribution locale, que ce soit en version physique ou numérique, via des plateformes comme Facebook ou Novegasy. Rares sont les longs-métrages malgaches à franchir les frontières et à être sélectionnés dans des festivals internationaux. «Le principal obstacle reste le manque de budget. Nous avons les compétences nécessaires dans chaque domaine de production, mais plus le film est long, plus le coût augmente», confie Laurino Raoelijaona. Le court-métrage, en revanche, apparaît comme une option plus accessible. «Un court-métrage nécessite moins de fonds tout en restant riche en contenu. Dans un festival, un court-métrage peut marquer les esprits en peu de temps, contrairement à un long-métrage», explique Mihajatiana Clerck, un autre réalisateur malgache.
Pour ces cinéastes, le court-métrage s’avère être la voie la plus directe vers l’international. Il permet non seulement de partager leur vision avec un large public, mais aussi de gagner en visibilité grâce aux prix remportés. «Ces récompenses ouvrent des portes, facilitant la rencontre avec des réalisateurs et producteurs internationaux. Chaque film primé met en avant le talent local et montre que Madagascar a toute sa place sur la scène cinématographique mondiale», conclut Laurino Raoelijaona.
Le court-métrage devient ainsi un véritable tremplin, permettant aux talents malgaches de briller au-delà des frontières et de montrer que le cinéma malgache a un potentiel énorme, encore trop peu exploité à l’international.
Nicole Rafalimananjara