Michel Rakotondrainibe, pharmacien, et Hortense Razafindrainibe, présidente de l’association des pharmaciens. |
Les pharmaciens s’installent davantage dans les périphéries de la ville. Ils doivent cohabiter avec les dépôts de médicaments.
La polémique autour de la cohabitation entre pharmacies et dépositaires de médicaments s’est calmée. Les pharmaciens ont cédé.
« La proposition de loi sur les dépôts de médicaments a été adoptée par l’Assemblée nationale et le Sénat. Nous respectons la loi », a déclaré Michel Rakotondrainibe, pharmacien et président de l’association des grossistes pharmaceutiques à Madagascar, hier, dans le cadre d’une conférence de presse sur la célébration de la Journée mondiale des pharmaciens le 25 septembre et la tenue de la Semaine de la pharmacie les 26 et 27 septembre, à Antsirabe.
Ce texte proposé par l’ex-député de Morafenobe, Jean Eugène Voninahitsy, indiquait que tous les dépôts de médicaments déjà établis sur un lieu pouvaient continuer à exercer de plein droit, sous réserve des dispositions légales et réglementaires en vigueur, malgré l’ouverture d’une officine dans la même localité. Le code de santé avait indiqué la cessation des activités des dépôts de médicaments se trouvant dans un rayon de dix kilomètres d’une pharmacie, bien que les dépôts de médicaments aient été présents avant elle.
Violation
Les pharmaciens avaient protesté contre ce changement proposé par le parlementaire. L’Ordre national des pharmaciens avait soutenu, à l’époque, que cette proposition constituait une violation des engagements quant au rôle palliatif des dépôts.
Cette cohabitation est de plus en plus visible. Un nombre croissant d’officines s’installent dans les périphéries de la ville, qui ont été dominées par les dépôts pendant très longtemps. On compte actuellement cinq pharmacies et cinq dépôts de médicaments dans la commune rurale d’Ambohimangakely, par exemple. Dans le chef-lieu de cette commune, seuls quelques mètres séparent les dépositaires de médicaments des pharmacies.
« Chacun ses cibles, chacun ses clients », lance une dépositaire de médicaments.
Le véritable défi est de couvrir les besoins de la population rurale. À 20 km de la capitale, les malades doivent souvent aller en ville pour se procurer certains médicaments, car le dépôt du village ne dispose que d’un nombre limité de médicaments. Il n’y a que trois cent cinquante officines dans tout Madagascar, selon Hortense Randrianaivo, présidente de l’association des pharmaciens de Madagascar. La plupart d’entre elles s’entassent dans les grandes villes. Pour couvrir l’ensemble de Madagascar, il faudrait entre douze mille et treize mille officines.
Miangaly Ralitera