PLANNING FAMILIAL - La contraception peu utilisée en milieu rural

Les produits contraceptifs sont disponibles au niveau des centres de santé de base.

Le taux de prévalence contraceptive reste faible à Madagascar. Le ministère de la Santé publique descend sur le terrain pour renverser la situation.

Un défi de taille. Un chef de famille à Befotaka Atsimo a réuni sa tribu pour les compter, il y a un mois. Marié à quatre femmes, il est père de vingt-deux enfants. Il est hors de question pour lui que ses femmes utilisent une méthode contraceptive. 

Chacun de ses enfants représente pour lui une grande richesse. Dans le foko Bara auquel il appartient, une grande fête est organisée lorsqu’une femme accouche de son dixième enfant, et le village offre un zébu à la femme en guise de cadeau. La mission d’augmenter le taux de prévalence contraceptive est presque « impossible » pour les professionnels de santé dans le Sud-est. « Nous sommes épuisés par des années de sensibilisation qui n’ont abouti à rien. Les personnes ciblées n’opposent pas de résistance, mais elles ne se rendent pas dans les centres de santé pour recourir à la contraception », confie un infirmier exerçant dans la région.

Ce dernier parle d’un taux de prévalence inférieur à 35 % dans son lieu de travail. Dans cette région, les produits contraceptifs sont destinés aux femmes de plus de 35 ans qui ne souhaitent plus avoir d’enfants. D’autres ont peur ou ont honte d’utiliser le Planning Familial (PF). Les jeunes femmes qui sont convaincues se cachent. « Elles laissent dans les centres de santé leur carnet de santé. Si leurs maris apprennent qu’elles utilisent un produit contraceptif, ils les passent à tabac », raconte un professionnel de santé.

Rupture d’intrants

Il ne faut pas aller très loin de la capitale pour voir ce très faible taux d’utilisation de contraception. « Près de 30 % des femmes en âge de procréer y ont recours, chez nous», indique une source auprès d’un centre de santé de base (CSB) situé à une trentaine de kilomètres du centre-ville d’Antananarivo. « L’an dernier, il y a eu une rupture d’intrants. Des femmes ont été obligées de suspendre le PF. Nous reprenons les sensibilisations pour faire revenir ces patientes, actuellement », raconte une sage-femme.

Au niveau national, le taux d’utilisation des produits contraceptifs est de 46,7 %, selon l’Enquête Démographique et de Santé EDSMD-V en 2021. L’augmentation de ce taux de prévalence contraceptive est l’un des objectifs du gouvernement. Le défi est de taille pour le ministère de la Santé publique. Les professionnels de santé sur le terrain soulignent que briser la culture, les « on-dit », les tabous n’est pas chose simple.

Le ministre de la Santé publique, le professeur Zely Arivelo Randriamanantany, a rencontré des chefs religieux, des paysans, des mères de famille pour connaître les besoins de la population en termes de santé et de planning familial dans la région d’Itasy, la semaine dernière. À cette occasion, il a expliqué à la population l’importance du planning familial et a tenté de répondre aux rumeurs sur les méthodes contraceptives. Si les hauts responsables arrivent à faire des tournées à travers le pays pour expliquer à la population l’importance du PF, notamment à des chefs religieux, des hommes, des chefs traditionnels et des notables qui bloquent l’avancée de ce programme, l’objectif de limiter à trois enfants par femme pourrait être atteint d’ici quelques années.

Miangaly Ralitera

1 Commentaires

  1. La sensibilisation soit être effectuée au niveaux locaux. C'est à dire issu de la localité. Enfanté beaucoup d'enfants est signe de richesse c'est Dieu qui les a donnés. Donc mamafaza n'a impito fa aza kivy farany izy sia hanjary

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