Une propriétaire de chien de salon à Ankadikely-Ilafy avec son animal vacciné contre la rage. |
La rage demeure un problème de santé publique négligé. Des centaines de personnes en meurent chaque année.
Hors de contrôle. Une petite foule s’est attroupée près du terrain de football d’Ankadikely-Ilafy, où une vaccination gratuite contre la rage a été réalisée, samedi, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale contre la rage. Le projet Contrôle de la rage à Madagascar (Coramad) a fait don de trois mille doses de vaccin à la Direction du service vétérinaire (DSV) à cette occasion. « Il s’agit d’une activité de riposte, suite à la détection de rage canine dans le district d’Avaradrano, en ce mois de septembre», a indiqué le Dr Nicole Ratsitohaina, responsable des maladies transmissibles auprès du service du district de Santé publique à Antananarivo Avaradrano.
Deux chiens enragés, l’un à Ambohimangakely et l’autre à Anosy Avaratra, ont été détectés le 18 septembre. « Ils ont mordu des personnes. Le résultat des analyses effectuées sur ces animaux mordeurs, dont un chien errant, s’est avéré positif », enchaîne-t-elle. La présence de ces chiens enragés dans la communauté est classée « dangereuse ».
« Tout le monde est à risque car il s’agit d’une maladie transmissible », poursuit-elle. Cette maladie se transmet à l’homme par la salive d’un animal infecté, soit lors d’une morsure, soit lors d’une griffure ou d’un léchage sur une blessure.
Hors de contrôle
« En cas de morsure, il est nécessaire de nettoyer abondamment la plaie avec du savon pendant 15 minutes. Puis, il faut impérativement se faire vacciner auprès d’un centre antirabique. Le vaccin y est gratuit. Une fois les symptômes de la maladie présents chez l’homme, la mort est inévitable dans les dix jours qui suivent », a indiqué le Dr Alphonse José Nely, chef de service de lutte contre la peste, les maladies émergentes et réémergentes, ainsi que les maladies endémo-épidémiques et tropicales négligées au sein du ministère de la Santé publique.
Le dernier cas de rage humaine détecté dans l’Avaradrano a été enregistré en 2023. Chaque année, près de vingt-cinq cas de rage humaine sont déclarés. Mais le nombre de décès causés par la rage à Madagascar est estimé entre trois cents et huit cents, selon une publication de Cirad en décembre 2023.
« La vaccination des chiens et des chats contre la rage, tous les ans, est essentielle pour éliminer cette maladie », révèle Onisoa Nirina Ralamboarimanana, vétérinaire et membre de l’équipe technique au sein de la DSV. Le défi est immense. Avec la prolifération des chiens errants, cette maladie est hors de contrôle.
Miangaly Ralitera