Le Premier ministre Christian Ntsay à sa sortie de l’hémicycle de Tsimbazaza. |
Le gouvernement va démissionner après l’arrivée d’une nouvelle majorité à la Chambre basse. Le Premier ministre s’en remet au président de la République pour choisir son successeur.
C’est au président de la République de choisir le Premier ministre et les membres du gouvernement». Ce sont les mots de Christian Ntsay, le Premier ministre hier à sa sortie de l’hémicycle de l’Assemblée nationale Tsimbazaza. Il annonce que selon les principes démocratiques, il est de coutume que le gouvernement dépose sa démission avec l’arrivée d’un nouveau groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale. L’article 54 alinéa 2 de la Constitution dispose que «le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale».
Avec quatre-vingt-quatre sièges obtenus sur les cent soixante-trois disponibles à Tsimbazaza, la plateforme pour la majorité présidentielle (Irmar) obtient la majorité et aura donc la tâche de présenter trois noms au président de la République. C’est ce dernier qui va nommer le nouveau Premier ministre. À noter que le gouvernement actuel est en place depuis le début de cette année après avoir démissionné à la suite de la réélection d’Andry Rajoelina comme président de la République.
La démission prochaine du gouvernement vient à point nommé avec sept ministres en exercice qui se sont présentés candidats aux élections législatives du 29 mai dernier. L’équipe gouvernementale dirigée par Christian Ntsay est actuellement en sous-effectif et plusieurs ministres se trouvent à la tête de deux ministères pour pallier l’absence des ministres candidats.
La suite
Les tractations sont maintenant de mise après la proclamation des résultats définitifs des législatives par rapport au successeur de Christian Ntsay. Bien qu’aucune communication officielle n’ait encore été faite, des noms circulent en coulisse sur celui qui va succéder à celui qui est en poste depuis le mois de juin 2018. Le nom de Marie Michèle Sahondrarimalala, nouvelle députée de Fianarantsoa I et ancienne ministre de l’Éducation nationale, revient souvent comme successeur probable du Premier ministre.
Le fait qu’elle ait été élue députée n’empêche pas qu’elle soit rappelée par le président de la République pour redevenir ministre. La Constitution dispose également que le député qui devient membre du gouvernement voit son mandat suspendu et son suppléant le remplace. Questionnée sur la question lors de la cérémonie de proclamation des résultats des élections à Ambohidahy jeudi dernier, elle explique qu’elle attend les consignes de son parti et ne peut rien dire sur ce point. «Il y en a ceux qui disent que je serai la prochaine présidente de l’Assemblée nationale ou Première ministre. Mais ce n’est que leurs avis. Je n’ai même pas encore essayé de convaincre telle ou telle personne dans ce but», a annoncé la députée de la capitale de la région Haute-Matsiatra.
Néanmoins, depuis sa nomination en tant que Premier ministre de consensus en 2018, Christian Ntsay est inamovible à son poste. Sa renomination n’est donc pas à exclure. Surtout si son nom fait partie des trois proposés par le groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale. Pourtant, il a déjà été contesté par certains des députés en décembre 2022. À cette période, cent cinq parlementaires de la Chambre basse signent une motion de censure contre le Premier ministre Christian Ntsay. Motion qui sera finalement avortée.
Ravo Andriantsalama