Depuis huit ans, Maharavo Ramilison se consacre avec passion au stylisme professionnel. Actuellement, il expose ses créations à l’Hôtel Le Louvre Antaninarenina, et ce, jusqu’à la fin de l’année. Autodidacte dans le domaine, Maharavo Ramilison se distingue par son utilisation unique du « landy» (soie) et a fondé sa propre marque, « Me’Chic’Gasy.MG », avec l’artiste Ceasar comme ambassadeur.
Le parcours de Maharavo Ramilison a commencé de manière audacieuse avec la création de chaussures en pneu recyclé ornées d’une touche de landy. « Lorsque j’ai conçu ma première chaussure, je n’ai trouvé aucune tenue adéquate pour l’accompagner. J’ai donc emprunté la machine à coudre de ma mère », raconte-t-il. Malgré les réticences de sa famille, qui associait le stylisme au monde féminin, MaharavoRamilison a su convaincre ses proches de la valeur de son art. « J’ai démontré que le stylisme est accessible à tous et peut devenir une véritable source de revenu», précise-t-il, tout en exprimant son admiration pour le style vestimentaire de P-Diddy. « Je danse comme P-Diddy lorsque je suis stressé », ajoute-t-il avec enthousiasme.
Loin d’être un rêveur, Maharavo Ramilison a concrétisé ses ambitions. En 2018, il a été couronné meilleur styliste de Madagascar, et en 2019, il a représenté le pays lors d’une rencontre de mode en Afrique, bien que sa présentation ait eu lieu en ligne en raison de la Covid-19. Il a eu l’honneur de vêtir Miss Nellie Anjaratiana pour le concours Miss Monde et Leatitia Bakoly pour le concours Miss Philanthropie, ainsi que les figurants du clip « Mpanjakavavy » de Rak Roots et bien d’autres.
À 33 ans, ce père de famille a également exploré des domaines variés tels que l’informatique, la gestion et la théologie. Mais il a choisi de se consacrer entièrement à l’entrepreneuriat artistique pour subvenir aux besoins de sa famille. En plus de son entreprise de mode, il a lancé « F’Haingotrano », spécialisée dans la création de meubles, et une agence de communication « Manjaka Gasikara ».
En tant que bédéiste et peintre, Maharavo Ramilison prépare aussi la publication d’une bande dessinée inspirée d’un super-héros issu de ses rêves. « Un jour, j’ai rêvé de différents super-héros dont je vais raconter les aventures dans ma bande dessinée. De plus, j’ai aussi rêvé de Céasar ; comme le dit la Bible, il faut rendre à César ce qui lui appartient. J’ai donc choisi Céasar comme ambassadeur de ma marque de vêtements », raconte-t-il. Son exposition au Le Louvre se conclura par un concert de Céasar. Et en septembre, à l’occasion de la sortie du nouvel album de l’artiste, Maharavo Ramilison dévoilera ses nouvelles créations, dont les « Jiolah Boots ».
Nicole Rafalimananjara