GROUPEMENTS PARLEMENTAIRES - Les tractations battent leur plein

Une course après la course. Quelques jours après la proclamation des résultats définitifs des élections législatives, les élus commencent déjà un autre combat, celui concernant les groupes parlementaires et l’élection des membres du bureau permanent de l’Assemblée nationale. Malgré la majorité absolue remportée par la plateforme de la majorité présidentielle (Irmar) avec quatre-vingt-quatre députés, la coalition cherche à rallier à sa cause le maximum de députés indépendants.

L’enjeu pour les pro-pouvoir est la consolidation de la mainmise à la Chambre basse. Depuis le début, plusieurs candidats indépendants sont près de l’Irmar et il est fort probable qu’ils rejoignent le groupe parlementaire Orange pour cette législature. « Parmi la cinquantaine d’indépendants élus, certains ont déjà été en contact avec l’Irmar. Qu’ils aient été approchés ou l’inverse, le fait est qu’ils sont déjà dans la maison Irmar », explique le député de Tana I, Augustin Andriamananoro, hier lors d’une émission télévisée.

Selon la loi, un député ne peut adhérer qu’à un seul groupe parlementaire durant la législature. En ralliant le plus d’indépendants, l’Irmar peut faire pencher en sa faveur le rapport de force. Surtout avec l’opposition qui n’obtient que vingt-trois sièges, dont vingt-deux pour la plateforme Firaisankina et un pour le collectif des Malgaches. Le député de Betroka, Nicolas Randrianasolo, estime que s’opposer directement au pouvoir en place est une fausse stratégie. « Pour ma part, même si je ne me suis pas présenté avec l’Irmar, je ne vais pas m’opposer au pouvoir en place », s’exclame le député aux quatre mandats dans le Sud de l’île.

Gestion

Le fait que l’Irmar insiste pour rallier le plus d’indépendants possibles est une stratégie afin de mieux gérer les forces à Tsimbazaza. Il est important de noter que ces députés indépendants peuvent influencer significativement les résultats lors des votes parlementaires. S’ils demeurent indépendants, chaque vote de loi à l’hémicycle sera un bras de fer, vu que les indépendants sont en quelque sorte des électrons libres vis-à-vis des consignes de partis.

Si plusieurs députés indépendants sont déjà annoncés proches de l’Irmar, d’autres sont toujours en lice pour adhérer au groupe parlementaire de l’opposition. Même si aucun nom n’a encore été prononcé, il est sûr que le Firaisankina a déjà engagé des discussions avec ceux qui peuvent les rejoindre. Cependant, même si la totalité des indépendants rejoint le camp de l’opposition, l’émergence d’un ou deux groupes parlementaires composés exclusivement d’indépendants n’est pas à exclure. Certains députés indépendants ont déjà évoqué leurs souhaits de former un tel groupe parlementaire pour jouer le rôle d’arbitre entre l’Irmar et l’opposition. À sa sortie de la salle d’audience de la HCC, le nouveau député du troisième arrondissement de la capitale, Ogascar Fenosoa, annonce vouloir créer un groupe parlementaire indépendant. Selon ses dires, cette initiative vise à équilibrer les forces à l’Assemblée nationale.

Ravo Andriantsalama

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