Il y a une véritable hantise pour les automobilistes et les consommateurs suite à la décision du conseil des ministres d’instaurer le mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant.
Chaque matin, depuis cette mesure, beaucoup vérifient attentivement les prix affichés aux stations-services avant de sortir leur portefeuille. Ainsi, la question qui se pose est : à quelle augmentation doivent-ils s’attendre? Cette préoccupation est scrutée de près par le Fonds monétaire international (FMI), particulièrement dans le cadre de la poursuite des deux programmes convenus : le Fonds pour la résilience et la durabilité (FRD) et la Facilité élargie de crédit (FEC), récemment redéfinie.
Selon des sources concordantes, sur la base des données actuelles, « il faudrait augmenter, en moyenne, de 25% les prix auprès des stations-services pour combler l’écart entre les prix maxima affichés à la pompe (PMAP) et les prix de référence calculés (PRC). Ce calcul étant basé sur la structure actuelle des prix ». Mais il ne s’agit là que d’une moyenne, car il est ressorti des discussions entre le FMI et les autorités malgaches sur le nouveau programme sur la FEC, avec un déblocage immédiat d’une première tranche de 48 millions de dollars, « que l’écart entre les PMAP et la vérité des prix n’est pas le même pour les trois produits pétroliers vendus auprès des stations-service ». Ce qui paraît comme une évidence.
Et le gouvernement a plafonné à 200 ariary par litre, les augmentations à venir. S’il y en avait. Dans la situa tion politique qui prévaut, la gestion des prix du carburant devient un sujet inflammable. Cette différence évoquée ci-dessus, par exemple, est assez lourde pour le pétrole lampant, vendu à 2 430 ariary le litre, ce qui revient à l’État de combler un écart abyssal de 49%. Des filets de sécurité sociaux sont en préparation pour prévenir ce choc pétrolier. Le gasoil à 4 900 ariary subventionné pour 29%. Les prix de ces deux premiers produits devraient être modifiés, jusqu’à concurrence du plafond retenu lors du prochain ajustement des prix. L’essence pour sa part, à 5 900 ariary, est vendue plus chère que son prix réel. Il devrait connaître une baisse. Ces paramètres endogènes sont encore tributaires des fluctuations des prix du baril du pétrole sur le marché international.
Eric Ranjalahy