La durée d’attente des passagers à l’arrivée à l’aéroport ne devra plus dépasser une heure, selon le conseil des ministres. |
Comme souligné par le président de la République, mardi, des décisions en cascade ont été approuvées en conseil des ministres, hier, pour lutter contre la corruption à Ivato. Parmi les initiatives actées figure la nomination prochaine d’un contrôleur général de l’aéroport.
Chose promise, chose due. Le conseil des ministres a donné son accord pour la mise en œuvre de “mesures urgentes et immédiates”, pour lutter contre la corruption et améliorer l’accueil des voyageurs à l’aéroport d’Ivato. Des décisions annoncées par Andry Rajoelina, président de la République, durant sa descente sur place, mardi.
Dans la liste des mesures qui seront appliquées prochainement, il y a “la nomination d’un contrôleur général de l’aéroport”. Il sera chargé de la supervision et de la coordination de l’ensemble des opérations à Ivato. Selon le communiqué du conseil des ministres, il sera sélectionné parmi les agents des entités régaliennes qui y officient. De prime abord, le futur contrôleur général de l’aéroport devra aussi s’assurer de la mise en œuvre, à la lettre, du volet technique des décisions actées, hier.
Un des points à concrétiser rapidement dans la “to do list” du futur contrôleur général de l’aéroport est la fluidité de l’entrée et la sortie des passagers qu’ils soient nationaux ou étrangers. “Par conséquent, le processus de débarquement, de vérification des documents et de récupération des bagages ne devrait pas dépasser une heure”, indique le rapport du conseil des ministres. Cette mesure concerne aussi tous les autres aéroports sur l’ensemble du territoire. Elle est également inscrite dans la rubrique des décisions à appliquer en urgence.
Dans cette optique de réduire le temps d’attente des passagers à l’arrivée, la procédure d’attribution de visa sera également accélérée. La digitalisation sera mise à contribution à cet effet. Le futur patron d’Ivato s’appliquera aussi à mettre de l’ordre dans la liste des bénéficiaires des badges d’accès à l’aéroport et de leur utilisation. Ceci, en collaboration avec l’Aviation civile de Madagascar (ACM).
Rotation impérative
“La liste des bénéficiaires des badges d’accès doit être apurée”, est une des directives présidentielles données en conseil des ministres. Actuellement, cinq mille badges destinés aux agents des entités régaliennes et du personnel circulent à l’aéroport. Il y a mille cents badges temporaires, en sus, pour les agents de l’État qui viennent pour assister des passagers spécifiques. Le conseil des ministres approuve ainsi la suspension de l’attribution des badges visiteurs.
“Dorénavant, l’accueil des voyageurs se fera dans la zone de l’aérogare réservée à cet effet. Toutefois, des exceptions pourront se faire avec présentation d’une autorisation écrite dûment signée par le responsable hiérarchique de l’entité demanderesse, laquelle doit être validée par l’ACM”, acte le conseil des ministres. L’usage des badges permanents sera aussi réglementé. “Le port de badges permanents délivrés par l’ACM est uniquement réservé au personnel en service”, souligne l’Exécutif.
Le conseil des ministres ajoute, “il est formellement interdit à tout détenteur de badge permanent de l’utiliser ou de le porter en dehors des heures de travail. La liste du personnel aéroportuaire de chaque entité en service doit être accessible pour d’éventuelles vérifications au niveau de l’ACM”. Du reste, un système de traçabilité de l’usage des badges permanents sera mis en place.
Chaque agent et personnel de l’aéroport devra aussi porter une pièce d’identification lisible avec son nom, son numéro matricule et son entité d’appartenance. Les va-et-vient incessants d’individus portant des badges dans pratiquement toutes les zones de l’aéroport est, en effet, un des facteurs qui favorisent les abus et la corruption. Afin d’éviter les confusions des responsabilités, le conseil des ministres acte la suppression du contrôle mixte pour les inspections économiques. Désormais, il sera de l’entière responsabilité de la douane.
La loi portant organisation et contrôle de l’immigration et les textes connexes seront aussi mis à jour. L’effectivité du système de rotation du personnel est un autre impératif réaffirmé en conseil des ministres. Aussi, “aucun agent ne devra pouvoir travailler à l’aéroport pendant plus de trois ans”. Ce système de rotation s’applique aussi au contrôleur général de l’aéroport. “Dans la mesure du possible, ce poste sera renouvelé tous les six mois”, rapporte le communiqué de la réunion de l’Exécutif.
Radiation de la Fonction publique
Lors de cette descente sur terrain, le président de la République a souligné que, pour annihiler la corruption, il faut aussi des sanctions sévères et exemplaires. Le conseil des ministres a acté que “la radiation de la Fonction publique” sera la sanction appliquée aux agents corrompus. Selon le rapport de la réunion d’hier, le chef de l’État himself a noté que les noms de deux fonctionnaires de l’aéroport reviennent souvent dans les dénonciations d’abus ou de corruption.
“Par conséquent, une enquête spéciale sera menée. Ils seront immédiatement suspendus de leurs fonctions, et des mesures appropriées seront prises si les accusations sont confirmées”, indique le communiqué du conseil des ministres.
Garry Fabrice Ranaivoson