L’envergure des exploitations illicites découvertes laisse pantois. |
Près de quatre-vingts personnes installées par une association s’adonnent à des abattages incontrôlés dans la réserve naturelle de Sahanomana. Lors d’une descente, une trentaine d’exploitants illicites ont été pris sur le fait, dont des mineurs et des femmes enceintes.
Un crime contre l’environnement a été porté au grand jour à Fierenana Moramanga. Une exploitation sauvage d’aire protégée a été mise à nu dans la réserve de Sahanomana. Cette forêt dense humide est illégalement exploitée par une peuplade d’individus se chiffrant à environ quatre-vingts. Ayant construit des habitations en pleine forêt, ces individus s’adonnent à des coupes sauvages, des défrichements démesurés, ainsi qu’à des abattages de grands arbres, dont des espèces protégées de bois précieux.
Le démembrement local du ministère de l’Environnement et du Développement durable, ainsi que des éléments des Forces de défense et de sécurité, ont mené sur les lieux une opération d’une dizaine de jours, qui s’est terminée mardi. Pendant cette descente, l’équipe a surpris à pied d’œuvre une trentaine d’exploitants clandestins, dont des femmes et des enfants. Des arbres écroulés, retrouvés dans la réserve, ainsi que d’importantes surfaces déboisées découvertes, témoignant de la portée dévastatrice de ces exploitations illégales. À côté, des bûcherons s’attelaient à la transformation des troncs tombés à terre en arrachant les écorces et en taillant l’intérieur pour obtenir des traverses carrées, prêtes à être transportées puis vendues.
Les autorités ont dénombré seize cabanes faisant office d’habitation, installées dans la réserve de Sahanomana.
Droit d’adhésion
Interrogées, les familles qui y vivent ont indiqué qu’elles y auraient été placées par une association pour laquelle elles auraient payé un droit d’adhésion d’un montant de 500 ariary. L’association rassemble des personnes qui trouvent leur gagne-pain à travers l’exploitation des ressources forestières.
Pendant l’opération, cinq individus ont été arrêtés. Les autres ont été en revanche relâchés du fait que la plupart d’entre eux étaient des femmes enceintes et des enfants. Traduits devant le parquet près du Tribunal de première instance à Moramanga, deux des suspects ont été placés sous mandat de dépôt. Les trois autres ont, pour leur part, bénéficié d’une mise en liberté provisoire. En attendant le verdict, ils seront fixés sur leur sort à l’issue du procès prévu se tenir le 10 juillet.
Andry Manase