Le président de la République a assisté à une démonstration du processus de production de chips à Brickaville et a goûté au produit fini. |
Une unité industrielle de production de chips est installée à Brickaville. Outre la diversité du goût et de l’offre, le respect des normes de qualité est le maître-mot des bénéficiaires pour conquérir le marché.
La qualité. Voilà le mot d’ordre auquel s’en tiennent les bénéficiaires de l’unité industrielle de production de chips, installée à Brickaville. Une ligne de conduite bétonnée par Andry Rajoelina, président de la République, qui a visité le site de production hier.
“Nous devons nous imprégner de cette culture du respect des normes de qualité, de la rigueur dans notre travail. C’est la raison pour laquelle nous mettons en place ces unités industrielles”, déclare le chef de l’État. Il reconnaît que, certes, les produits transformés de façon artisanale comme le Fintsa, une sorte de banane séchée au soleil, sont délicieux. Seulement, il est difficile de respecter les normes sanitaires avec la méthode de production empirique.
Comme il a été démontré hier, l’unité de production industrielle permet de respecter les normes de qualité et les exigences sanitaires requises par la grande distribution et le marché international. Le calibrage du produit est également respecté au millimètre près. Des chips uniformes, tant par la dimension que par le goût, sortent de la ligne de production qui va de l’épluchage jusqu’au packaging.
Le locataire d’Iavoloha et sa suite ont même eu droit à une démonstration de la chaîne de production et à une séance de dégustation. Ce qui leur a permis d’apprécier par eux-mêmes le goût et la qualité du produit fini. “C’est un exemple de ce que nous qualifions de professionnalisation de la filière et de la production. Une démonstration concrète de notre appui aux agriculteurs. Ce que personne n’avait fait avant nous”, se réjouit le président Rajoelina.
La ligne de production de chips, qui se trouve à la lisière de la ville de Brickaville, au bord de la Route nationale numéro 2 (RN2), en direction de Toamasina, est baptisée Bricka Chips 502. Elle est gérée par une coopérative de producteurs dénommée Tanjona Mamokatra. Sa mise en place entre dans le cadre du programme “One District, One Factory” (ODOF), mis en œuvre par le ministère de l’Industrialisation et du Commerce.
Valeur ajoutée
L’unité industrielle de Brickaville a une capacité de production de 100 kilos de chips par heure. Les consommateurs ont le choix entre des chips de fruit à pain et de manioc. Les chips de banane font néanmoins la particularité de la maison. L’usine propose des chips à base de deux types de bananes, à savoir la banane plantain et la banane Batavia, qui est une variété locale. Le district de Brickaville produit jusqu’à 150 000 tonnes de bananes par an.
“Notre unité de production est opérationnelle. Nous sommes encore dans la phase d’essai, mais une fois que nous atteindrons notre vitesse de croisière, nous comptons aller à la conquête du marché local d’abord, puis espérons l’étendre à l’international”, explique Christine Razafindrafara, présidente de la coopérative Tanjona Mamokatra. Elle ajoute que le ministère de l’Industrialisation et du Commerce appuie la coopérative dans la recherche de débouchés.
“Il y aura aussi le projet d’ouverture de la Maison de l’ODOF, à Antananarivo, qui devrait donner plus de visibilité à nos produits”, indique Christine Razafindrafara. Pour se démarquer, Bricka Chips propose aussi une diversité de saveurs. Il y a des chips salés, sucrés et parfumés à la vanille ou à la cannelle, des chips pimentés ou encore assaisonnés avec des épices comme le massala et le poivre.
Andry Rajoelina rappelle que l’objectif du programme ODOF est de soutenir l’idée que “tout ce dont les Malgaches ont besoin doit être produit et transformé localement”. Il s’agit aussi de dynamiser la production locale et l’entrepreneuriat. L’autre atout de la mise en place d’une unité de transformation industrielle est qu’elle permet de transformer la surproduction agricole, limitant ainsi les pertes pour les agriculteurs.
Le programme ODOF contribue également à améliorer les revenus des agriculteurs avec une hausse de la valeur ajoutée de leurs produits. “Avant, il y avait peu de considération pour nos fruits. Nous les vendions à bas prix à des collecteurs ou des personnes de passage. Les invendus étaient jetés. Avec cette usine, nos fruits ne pourriront plus sur place puisque nous pouvons les transformer en chips. Nous pouvons espérer en tirer un bon prix et ainsi améliorer nos revenus et notre condition de vie”, se réjouit madame Siriaka, membre de la coopérative Tanjona Mamokatra.
Garry Fabrice Ranaivoson