Des étudiants de l’université d’Antananarivo prêts à affronter les Forces de l’ordre. |
La tension monte à l’université d’Antananarivo. Les étudiants de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo à Vontovorona ont perturbé l’ordre public et ont affronté les Forces de l’ordre pour faire entendre leurs revendications ces deux derniers jours. Ils ont bloqué la circulation et jeté des pierres en direction des Forces de l’ordre, qui ont riposté en lançant des bombes lacrymogènes pour les disperser. Les commerçants n’ont pas pu mener leurs activités. Ces mêmes scénarios risquent de se reproduire à Ankatso, ce jour.
Des étudiants de la Faculté des Sciences et de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines prévoient de manifester sur l’esplanade de l’université d’Antananarivo à Anka-tso, ce matin. Lundi, ils ont donné 72 heures à l’État pour réagir à leurs revendications. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES) a publié le calendrier de paiement de leur équipement et de leurs trois mois de bourses d’études pour les apaiser, mais ils ne sont pas satisfaits.
Revendications
Leurs revendications sont multiples, notamment la hausse du taux des bourses d’études, l’accès à l’eau potable, l’amélioration des installations sanitaires, le règlement des bourses impayées durant les années universitaires 2021-2022 et 2022-2023, le paiement de cinq mois de bourses d’études avec équipement, l’amélioration et la modernisation des infrastructures universitaires, l’amélioration de la qualité de l’enseignement, l’installation de connexion internet haut débit dans les campus universitaires.
«Les bourses d’études doivent augmenter d’au moins 200 % pour correspondre au coût de la vie actuel», lancent-ils. Actuellement, ces étudiants perçoivent 66 000 ariary pour l’équipement et entre 24 000 ariary et 48 000 ariary par mois pour les bourses d’études, selon les années d’études. «Ils affirment que l’enseignement n’est pas une priorité de l’État, alors que les bourses d’études représentent 46 % du budget du ministère (ndlr : le montant des équipements et de neuf mois de bourses d’études serait de près de 42 milliards d’ariary). L’augmentation des bourses d’études doit passer par le projet de Loi de finances. Avec la nouvelle instruction sur la révision à la baisse des crédits alloués aux départements ministériels cette année, ce n’est pas gagné d’avance», indique une source proche du MESUPRES, qui soupçonne une collusion entre les meneurs et des hommes politiques à la veille des élections législatives. Les étudiants ne comptent pas s’arrêter là. Des manifestations sont prévues ce jour à Ankatso et à Vontovorona.
Miangaly Ralitera