DJ DINA – 35 ANS DE CARRIÈRE - « Je mélange la tradition et la modernité avec le vinyle »

DJ Dina hier à l’Oxygène Centell Antanimena.

Cette année, Dj Dina célèbre ses 35 ans de carrière. De retour à Madagascar, il propose quatre soirées exceptionnelles, dont une à Antsirabe ce soir, après avoir enflammé Tana hier. 

Pouvez-vous nous retracer votre parcours au cours de ces 35 ans de carrière, notamment depuis votre début à Madagascar jusqu’à votre succès en France ?

Mon voyage professionnel dans l’univers du DJing a débuté en 1989, lorsque j’ai commencé à explorer les possibilités offertes par les platines, notamment à travers des soirées au sein de Zazou. Cependant, ma passion pour la musique a des racines encore plus profondes, remontant à mon enfance où j’ai été initié aux vinyles par mon grand-père. C’est cet héritage familial qui a façonné ma trajectoire autodidacte dans le monde du DJing. Après mes débuts à Madagascar, notamment dans des lieux emblématiques comme le Indra et le VIP Hilton et autres, j’ai ressenti le besoin de perfectionner mon art. C’est ainsi qu’en 2006, j’ai saisi l’opportunité de me rendre en France pour suivre un masterclass. Avec l’obtention de mon certificat en 2009, j’ai ensuite enchaîné les succès dans les boîtes de nuit françaises, où je suis toujours sous contrat aujourd’hui dans une discothèque en France.

Comment percevez-vous l’industrie du DJing à Madagascar ? Est-ce toujours exploitable pour les jeunes talents locaux ?

Pour moi, la clé réside dans la passion plutôt que dans la quête de richesse. Si les jeunes Malgaches nourrissent une réelle passion pour la musique et sont prêts à s’investir pleinement, alors tout est possible. Personnellement, je cherchais constamment à repousser mes limites et à perfectionner mes compétences, d’où ma décision de chercher des opportunités à l’étranger. Bien que les bases soient présentes à Madagascar, je crois fermement que l’ouverture vers d’autres horizons peut grandement contribuer à l’épanouissement professionnel des DJs locaux. Toutefois, pour que l’industrie du DJing se développe pleinement, il est essentiel de lui accorder un statut professionnel, avec des avantages tels que la retraite et la mutuelle.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres DJs, tant sur la scène malgache que française ?

Ma singularité réside dans ma capacité à fusionner le passé et le présent, en combinant habilement la nostalgie avec l’innovation. Alors que beaucoup se tournent vers les dernières technologies et les contrôleurs numériques, je reste fidèle au vinyle, un support qui incarne à la fois tradition et authenticité. Mes techniques, acquises à Madagascar, sont sublimées par mes expériences françaises, ce qui me permet de proposer un son unique, à la fois familier et novateur. Cette approche m’a permis de me démarquer sur la scène internationale, notamment dans le cadre de mon travail actuel dans une discothèque parisienne renommée. Donc, je mélange la tradition et la modernité avec le vinyle.

Quels sont vos projets futurs ?

Mon objectif est de créer une grande école de DJing, ancrée à Madagascar mais ouverte à toute la région de l’océan Indien. Bien que j’aie reçu des propositions de soutien financier, je tiens à initier ce projet de manière indépendante, en évitant toute ingérence politique. Je souhaite que cette école soit le fruit de ma vision artistique, et j’espère que d’autres pourront se joindre à moi pour la concrétiser.

Nicole Rafalimananjara

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