Le vaccin c’est, d’abord, au moins l’assurance d’être protégé contre un certain nombre de maladies infantiles, à l’image de la poliomyélite, la tuberculose, la diphtérie, la varicelle, la rubéole, les oreillons, la pneumonie…
Ces vaccins sont obligatoires et gratuits pour les nouveau-nés dans les centres de santé. Mais certains parents préfèrent mettre une croix pour diverses raisons sur les vaccins. Ils mettent carrément leurs enfants en danger ainsi que les autres enfants. Ces maladies sont pour la plupart contagieuses et certaines, en particulier la poliomyélite qui se transmet par les matières fécales, sont irréversibles.
D’autres maladies ont déjà été vaincues pendant longtemps avant de ressurgir avec la baisse du taux de vaccination. La Covid 19 aidant, le taux de vaccination des enfants était tombé à 36% en 2021. Aujourd’hui, il est remonté à 86%. C’est bien mais tant qu’il reste des enfants non vaccinés, tout danger n’est pas écarté. Et on sait comment une épidémie peut détruire tout un pays en Afrique, à l’image des pays affectés par la fièvre Ebola ou la fièvre de la vallée du Rift.
À Madagascar, c’est la résurgence de la poliomyélite qui inquiète les milieux médicaux aussi bien locaux qu’internationaux. C’est là qu’il faut redoubler d’efforts pour convaincre les parents récalcitrants à aller dans le sens de la marche. C’est le sens de l’appel lancé par la Première Dame, Mialy Rajoelina, hier. Elle sait mieux que quiconque l’importance des vaccins. Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. Quand on sait que parmi les 14% d’enfants non vaccinés, figurent ceux qui naissent sans état civil, ceux dont les parents n’ont jamais fréquenté l’école et ceux qui se trouvent à des kilomètres des centres de santé. Autrement dit, la solution au problème est relative à l’éducation. Et comme la pauvreté frappe 81 % de la population selon la Banque mondiale avec un niveau d’étude ne dépassant pas le niveau primaire, il est ardu de renverser la tendance. Il est de la vaccination comme il est de l’élection, le taux de participation est une grandeur directement proportionnelle au niveau de l’éducation. Et comme le disait Mandela, la clé du développement se trouve dans l’éducation, on a la formule de la résolution d’une équation à plusieurs inconnues. Vaccin ou tocsin ? That is the question !
Sylvain Ranjalahy