TSIRINIAINA IRIMBOANGY – ARTISTE DESIGNER - « Le Prix Paritana donne vie à mon projet »

Tsiriniaina Irimboangy, artiste designer malgache, lauréat du Prix Paritana 2024.

Tsiriniaina Hajatiana Irimboangy, lauréat de la huitième édition du Prix Paritana de la Fondation H pour son projet « Ridô - dévoiler les souvenirs », se trouve actuellement à Paris, en attente de sa résidence artistique prévue pour octobre, où il donnera vie à son projet.

  Votre réaction à l'égard de votre grande récompense ?

Je me sens très honoré d’avoir remporté le Prix Paritana avec mon projet “Ridô - dévoiler les souvenirs”, qui revêt pour moi une importance toute particulière car il est très personnel. Je ne considère pas, contrairement à ce que certains articles pourraient suggérer, que mon projet se distingue particulièrement des autres, car je crois que tous les candidats ont présenté des projets tout aussi remarquables. J'espère sincèrement qu'ils auront l'opportunité de les approfondir. Je suis intimement convaincu du potentiel artistique des Malgaches. Il est vrai que l'art offre un puissant moyen d'expression pour partager nos pensées et nos émotions. C'est ce que j'essaie de faire à mon échelle. Le Prix Paritana est une chance inestimable pour moi de donner vie à mon projet artistique.

 Pourriez-vous nous en dire plus sur votre projet ?

“Ridô - dévoiler les souvenirs” vise à révéler ces histoires que l'on ne raconte pas, des récits personnels mais universels qui résonnent auprès de tous les Malgaches. En tant que designer graphique de formation, j'ai eu l'opportunité d'explorer divers médiums liés à la communication visuelle et à l'image. J'utilise principalement les outils numériques pour révéler et narrer ces histoires. Tous mes projets traitent de mon héritage malgache, le choix du médium spécifique intervient ensuite. J'affectionne particulièrement les récits de la vie quotidienne des Malgaches ordinaires, du peuple en somme. J'aime raconter ces petites histoires qui peuvent sembler anodines mais qui recèlent en réalité une profondeur et un intérêt insoupçonnés. Dans le cadre de ce projet, je m'attache à évoquer la notion de famille et de foyer, en tentant de retracer l'histoire de ma propre famille à travers mes souvenirs.

  Quelle est votre source d'inspiration ?

Mes inspirations naissent principalement de mes souvenirs et de mes expériences personnelles, des images mentales qui surgissent dans mon esprit, ainsi que de mes émotions. Je suis très sensible aux petites choses du quotidien, à ces détails auxquels les gens ne prêtent pas toujours attention. Actuellement, j'explore beaucoup les nouveaux outils numériques tels que la 3D et l'intelligence artificielle. Je m'efforce d’insuffler une certaine chaleur et sensibilité à ces outils, bien qu'ils puissent sembler froids…

 Pourriez-vous retracer votre parcours artistique ?

Depuis mon enfance, j'ai toujours été attiré par la création, notamment par le dessin. L'art m'a permis de m'exprimer davantage, surtout avec ma timidité. Après l'obtention de mon baccalauréat français, j'ai immigré en France et ai suivi une préparation artistique en école d'art appliqué, ce qui m'a permis d'approfondir mes connaissances dans le domaine artistique. J'ai ensuite étudié le design graphique pendant cinq ans. Par la suite, j'ai exploré l'art contemporain en collaborant avec des artistes malgaches sur des projets d'art textile, ce qui m'a valu le prix Yavarhoussen. Cette expérience m'a conduit à m'intéresser davantage au “lamba malagasy” et à la culture malgache en général. Ainsi, mes projets artistiques sont étroitement liés à cette culture, puisque je suis Malgache.

 Nicole Rafalimananjara

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