INFRASTRUCTURE - RN2 - Haro sur la surcharge des camions

En temps de pluie, plusieurs portions de la RN2 se transforment en bourbier.

En ouverture du Conseil des ministres décentralisé, hier, le président de la République a fustigé le surpoids des camions qui sillonnent la RN2, la principale cause de la dégradation de cette route, affirme-t-il.

Un sujet incontournable. Andry Rajoelina, président de la République, lui-même le reconnaît. L’état de dégradation de la Route nationale numéro 2 (RN2) est un sujet incontournable lorsqu’il est question de Toamasina.

La RN2, seule artère qui fait le lien entre Toamasina, poumon économique du pays, et Antananarivo,  est en train de se transformer en bourbier. En moyenne, il faut compter dix heures pour boucler ses 350 kilomètres. Il faut en rajouter trois, voire cinq heures de plus en cas de pluie. Comme l’indique le chef de l’État, la solution est connue de tous. Il s’agit de la réhabilitation de cette route. En ouverture du Conseil des ministres décentralisé, hier, il a souligné l’impératif  “d’une réhabilitation durable”.

À entendre le chef de l’État, la réhabilitation sera totale, en attendant la fin des travaux de construction de l’autoroute Antananarivo-Toamasina. Pour s’assurer de la durabilité des travaux, il ajoute toutefois qu’il faut s’attaquer au fond du problème. Selon ses dires, la cause de la dégradation de la RN2 est le non-respect du tonnage par les poids lourds. “Tandis que nous réhabilitons une portion, une autre se dégrade. Et vice versa. Pourquoi ? Parce que les marchandises transportées par les poids lourds sont largement supérieures à la limite autorisée”, dénonce-t-il.

À l’arrêt

Il y a jusqu’à neuf cents camions qui font le va-et-vient quotidiennement sur la RN2. Des poids lourds transporteraient entre 44 tonnes et 60 tonnes pour ceux à quatre essieux. La norme est pourtant de 36 tonnes au plus pour les camions à quatre essieux. Selon le président Rajoelina, les experts estiment que le maximum de tonnage à l’essieu que la RN2 puisse supporter est de 25 tonnes, vu son état actuel.

Une nouvelle fois, le président de la République fustige un arrêté ministériel “pris unilatéralement” par le ministre des Travaux publics de l’époque comme cause de l’anarchie actuelle sur les Routes nationales et la RN2, en particulier. Une décision que le membre du gouvernement a prise durant la crise sanitaire. Selon l’allocution présidentielle, les experts du ministère des Travaux publics auraient pourtant déjà prévenu que les routes ne résisteraient pas plus de six mois à ce surpoids considérable.

“Les experts ont eu raison”, tance le chef de l’État. Sur sa lancée, il met sur la table un autre problème. Les stations de pesage, dont celle en partance de Toamasina, sont à l’arrêt. Une situation qui permet aux transporteurs de marchandises de faire comme bon leur semble.

Résultat des courses, les camions surchargés déchiquettent les routes. Selon les indiscrétions, il ne s’agirait pas de pannes. La cause de l’arrêt serait des soucis financiers. “Nous devons trouver une solution et décider aujourd’hui du redémarrage des stations de pesage”, soutient alors le président Rajoelina.

Garry Fabrice Ranaivoson

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne