Les SG des ministères sont priés de transmettre la situation budgétaire au ministère de l’Économie et des Finances. |
Une réduction des dépenses publiques en perspective. Le ministère chargé des Finances annonce une coupe budgétaire au niveau des crédits alloués aux institutions et ministères.
Révision à la baisse des crédits alloués aux institutions et ministères. Dans une note de la direction du budget au sein du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), datée du 25 avril dernier, les institutions et ministères sont priés de transmettre au MEF la coupe budgétaire envisagée en remplissant la situation budgétaire. Une décision qui devrait diminuer les dépenses de l’État dans la prochaine Loi de Finances Rectificative en gestation en ce moment.
La position du ministère chargé de l’Économie et des Finances reste, cependant, à voir. Son directeur de la communication est actuellement à l’étranger et les responsables de la direction du budget ne sont pas disponibles le week-end, explique un attaché de presse du ministère. Cette loi devrait faire l’objet de discussions lors de la session ordinaire du Parlement censée débuter le 7 mai prochain. Joasy Eléonore, député de Vangaindrano et candidate à sa propre succession, explique que la tenue de cette session n’est toujours pas actée.
Revue des priorités
Cette annonce coïncide aussi avec la présence des experts du Fonds monétaire international (FMI) en mission dans la Grande île afin de discuter des prochains programmes de financement, dont la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). La révision à la baisse peut être liée à la renégociation de la FEC. Le financement provenant de la Facilité Élargie de Crédit est déjà inclus dans le budget de l’État. Il est possible que la révision à la baisse soit un acte de prévision dans l’éventualité que les négociations échouent. Une tranche de la FEC de 2021 est toujours en attente de décaissement.
La décision de baisser le crédit alloué aux institutions pourrait aussi être la solution des gouvernants afin de rééquilibrer le budget de l’État. Le fait de réduire les dépenses est une conséquence du manque de recettes. Avec les experts du FMI dans nos murs, la priorité revient à chercher un équilibre macroéconomique des finances publiques. Surtout que c’est une des recommandations de cette institution. Cela entre sans doute dans la balance lors des négociations en vue des prochains financements. Avec un taux de pression fiscale faible et une balance commerciale déséquilibrée, la révision à la baisse des dépenses peut aider à rééquilibrer les recettes et les dépenses.
14 774 milliards d’ariary. C’est le montant des dépenses liées aux crédits alloués aux pouvoirs publics dans la Loi de Finances Initiale votée lors de la dernière session ordinaire du Parlement. Avec la coupe budgétaire, ce chiffre sera donc abaissé. La question qui reste en suspens est de savoir si cette division figure parmi les recommandations du FMI au vu de la nouvelle FEC et de la FRD. Ajoutée à cela la probabilité de la non-tenue ou du report de la prochaine session ordinaire de l’Assemblée nationale. La campagne électorale intervenant au beau milieu de la session risque d’occuper la plupart des députés.
La révision à la baisse des crédits alloués aux institutions et ministères peut aussi être la solution préconisée par l’État afin de pallier les déboires financiers. L’État subventionne des sociétés nationales en difficultés en ce moment, notamment la Société d’approvisionnement d’eau et d’électricité (Jirama) et la compagnie aérienne nationale (Madagascar Airlines) qui sont subventionnées avec des montants astronomiques sans pouvoir pour autant sortir la tête de l’eau.
Ravo Andriantsalama