Sava pas

Du jamais vu ! Des villages complètement engloutis, des ponts détruits, des routes coupées… La région de Sava est frappée de plein fouet par le cyclone Gamane. Non pas que le cyclone soit dévastateur avec ses rafales de vent, mais il a apporté de fortes précipitations. Après quelques jours de temps pluvieux, les grandes villes de la région Sava, en l’occurrence Ambilobe, Vohemar, Antalaha et Sambava, sont complètement immergées. Le drame, c’est que les secours sont difficiles alors que les sinistrés ne savent pas où aller, étant donné qu’il n’y a plus un seul bâtiment qui soit épargné. Tout le monde essaie de se sauver. Des morts, emportés par les crues, ont été répertoriés. Et ce n’est qu’un premier bilan. La pluie a continué de tomber pendant la nuit ; les dégâts risquent ainsi de s’aggraver. Comme les communications sont également coupées, il est difficile d’avoir des informations fiables sur l’ampleur de la catastrophe et le nombre exact des victimes.

Les difficultés empirent ainsi pour la population de cette région après la chute du prix de la vanille sur le marché international à cause des manipulations politiques dont les planteurs ont été victimes.

L’abondance de précipitations figure parmi les conséquences du dérèglement climatique, à l’image de ce qui se passe en Europe ou en Amérique où les inondations deviennent régulières depuis quelques années dans des régions jusque-là tranquilles. Les précipitations pour un mois voire davantage sont enregistrées en quelques jours, causant des dégâts impensables.

La reconstruction sera difficile pour la Sava, comme c’est le cas dans d’autres régions victimes de puissants cyclones il y a deux ou trois ans, à l’image des villes du Sud-ouest marquées au fer rouge par les séquelles des intempéries et qui ont toutes les peines du monde à se relever. Les candidats députés vont bien évidemment en profiter pendant la campagne électorale pour venir en aide aux sinistrés. La charité a toujours été une recette gagnante, une formule infaillible pour se faire élire. La pauvreté étant, la population se soucie plus de son quotidien que de son existence sur plusieurs années. Elle se contente du poisson plutôt que de la canne à pêche.

Plus les années passent, plus l’état des grandes villes se dégrade avec ou sans les cyclones. Sans parler de l’état des routes nationales, dont la RN5 reliant Ambilobe à Vohemar, inaugurée l’année dernière mais partiellement détruite par Gamane. Le sort semble s’acharner sur la Grande île.

Sylvain Ranjalahy 

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