Une infrastructure inaugurée par le ministre de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène, Fidiniavo Ravokatra à Morondava. |
Garantir à tous l’accès à l’eau est l’un des objectifs de développement durable (ODD n°6) à atteindre d’ici 2030. Madagascar reste encore très loin du compte.
L’accès au service d’eau potable au niveau national évolue à un rythme très lent. Le taux d’accès est passé de 37 % en l’an 2001 à 51 % en 2017, puis à 53 % en 2020, selon le Programme conjoint OMS/Unicef de surveillance de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. Ce taux d’accès à l’eau est monté à 54,5 % au niveau national, selon la déclaration faite lors de la Journée mondiale de l’Eau, célébrée à Morondava hier.
«La principale faille réside dans la mauvaise gestion des infrastructures existantes, que ce soit en zone urbaine ou en zone rurale. Plusieurs études ont été réalisées, mais il n’y a pas eu d’exécution. Les ressources en eau ne posent problème que dans le Sud de Madagascar», explique un ingénieur hydraulique.
Plusieurs infrastructures d’adduction d’eau potable ont été mises en place au niveau des communautés grâce à l’appui des partenaires du ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène. Malheureusement, la plupart de ces infrastructures ne sont plus fonctionnelles quelques années après leur installation. D’autres tombent en ruine. «Il ne reste plus rien des infrastructures d’adduction d’eau mises en place dans notre commune dans les années 1990», lance un ancien chef de fokontany dans le district d’Avaradrano. Cette source a soulevé l’inexistence des entretiens d’un côté et le pillage des infrastructures de l’autre. «Les tuyaux ont été volés petit à petit», enchaîne la source.
Bien que les statistiques indiquent une amélioration de l’accès au service d’eau, les réalités poussent les usagers à parler de régression, notamment en milieu urbain. Le problème d’approvisionnement en eau devient récurrent dans la capitale. «Nous avons des installations d’eau de la Jirama chez nous, mais elles ne fonctionnent plus», lance un habitant d’Ampitatafika.
Source de conflits
«L’eau pour la paix» a été le thème de la célébration de la Journée mondiale de l’Eau cette année. Mais face aux perturbations de l’approvisionnement en eau, surtout dans la capitale, l’eau devient une source de conflit. Des riverains ont manifesté à plusieurs reprises contre ce problème. Ces manifestations risquent de se reproduire. La perturbation de l’approvisionnement en eau persiste avec la vétusté des infrastructures de distribution d’eau de la Jirama, renforcée par la pénurie d’eau pendant la période d’étiage.
Miangaly Ralitera