Quelques personnes habitant le long de cette rivière de Sisaony ont été évacuées la nuit de mardi. |
Les fortes pluies de ces derniers jours ont eu des conséquences graves chez plusieurs familles exposées à la montée des eaux. Des familles sinistrées ont été évacuées, hier.
Les habitants d’Ampitatafika sont toujours exposés à un risque d’inondation à chaque période de fortes pluies. Dans la nuit de mardi, quelques personnes se sont déjà évacuées volontairement pour se protéger. « L’eau n’arrêtait pas de monter jusqu’à près de 23h30. Nous avons craint le pire alors nous sommes allés directement dans le bureau de la commune d’Ampitatafika pour se reloger cette nuit (ndlr : la nuit de ce mardi) », explique Rotsy, une mère de famille, habitante du fokontany d’Avaratetezana. À part sa petite famille, nombreux foyers ont pris cette initiative de peur de se faire submerger par l’eau, puisque leur maison se trouve également entre les deux grands canaux qui longent la rivière de Sisaony et qui pourraient monter à tout moment. Cette nuit-là, l’eau avait déjà pris la moitié de leurs cours et a même laissé une marque sur les bas des maisons. Heureusement pendant ce temps, ils ont déjà rejoint leurs maisons dans la matinée.
Le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC) a dressé le premier bilan de cette intempérie qui a fait monter le niveau de l’eau de cette grande rivière. « Quatre ménages et seize personnes se sont évacués volontairement dans le bureau de la commune Ampitatafika hier soir et déplacés à l'église Mormon ce matin et ont déjà libéré le site maintenant (ndlr : hier vers midi) », rapporte le BNGRC dans son bilan.
Les craintes persistent que ces derniers envisagent de ne dormir chez eux que si le temps revient au calme. « J’ai peur, mes enfants sont encore petits. Nous n’allons plus dormir dans notre maison que si le calme revient », continue Rotsy. La météo annonce encore la persistance des fortes pluies dans la majeure partie de l’Île.
Dégâts matériels
D’autres familles n’ont pas choisi de quitter leur foyer de peur de se faire cambrioler. Pour le cas de la famille de Baholy Rasoanomenjanahary, elle a choisi de demander l'hospitalité chez sa sœur pour se reloger puisque leur maison s’est effondrée. « Le toit en argile de notre maison s’est écroulé brusquement dans la nuit de mardi vers 23 heures avec ces fortes pluies. Nous avons été accueillis par ma sœur dans sa demeure qui se trouve juste là (ndlr : leurs maisons sont côte à côte). Heureusement que j’avais pressenti que la situation allait se présenter et nous avons pu partir à temps, mais des ustensiles de cuisine y sont restés», a expliqué cette mère avec angoisse. La plupart de ces personnes habitent sur le long de la digue qui sépare les deux canaux de la rivière de Sisaony.
Par ailleurs, des pompiers et du matériel de sauvetage sont déjà sur place pour parer à d’éventuels accidents. De son côté, le BNGRC continue aussi la redynamisation du Système national Recherche et Sauvetage (SAR). Une identification des personnes encore à risque et leur évaluation par les acteurs locaux et agents SAR ont été effectuées.
Miora Raharisolo