Le stand des huiles essentielles malgaches lors du salon Cosme Tech à Tokyo. |
Les huiles essentielles malgaches font sensation sur le marché japonais, où elles restent largement sous-estimées. Cependant, de récentes avancées laissent entrevoir des opportunités de partenariat prometteuses.
La représentation des huiles essentielles malgaches lors du salon international Cosme Tech à Tokyo en début de mois a marqué un tournant. Sous la direction d’Adolphe Samsidine, président de la plateforme des huiles essentielles de Nosy Be, une quinzaine de variétés, dont l’ylang-ylang, la vanille, les poivres, le saro et le katrafay, ont été présentées, attirant l’attention des acteurs japonais. Des discussions ont été engagées entre les producteurs malgaches et les industriels japonais, débouchant sur des perspectives de partenariat. « Les huiles essentielles de Madagascar demeurent largement méconnues au Japon, ce pays qui importe ses huiles des Philippines alors que ces précieuses essences malgaches offrent une qualité supérieure», souligne Adolphe Samsidine.
Une délégation japonaise est prévue se rendre à Nosy Be en avril prochain. L’objectif sera d’évaluer sur le terrain la qualité et la quantité des gisements malgaches en matière d’huiles essentielles, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux partenariats et à une valorisation directe des produits locaux.
Croissance
Les produits malgaches, notamment les poivres, le saro et le katrafay, sont bien positionnés par rapport à ceux d’autres pays exportateurs vers le Japon, estime le patron des professionnels d’huiles essentielles de Nosy Be. Cette opportunité pourrait permettre de diversifier les exportations malgaches et de renforcer leur présence sur le marché international.
Les huiles essentielles ont connu une croissance significative depuis les cinq dernières années, tablant sur un chiffre d’affaires de plus de 230 millions de dollars en 2022 selon les chiffres du Groupement des exportateurs d’huiles essentielles, extrait et oléorésine de Madagascar (GEHEM), dépassant ainsi les 140,5 millions de dollars de 2020. Selon les prévisions du groupement, cette industrie devrait même dépasser le seuil du milliard de dollars, et générant un million d’emplois, d’ici 2030.
Actuellement, plus de 70 % des huiles essentielles malgaches sont exportées en France, principalement sous forme brute. Cependant, cette intermédiation fait de la France le premier producteur mondial d’huiles essentielles, reléguant Madagascar à l’ombre de sa propre production. Pour l’ylang-ylang, par exemple, plus de soixante tonnes sont envoyées en France chaque année. Par ailleurs, à Nosy Be, la situation est particulièrement préoccupante pour les planteurs d’ylang-ylang et les producteurs d’huiles essentielles dérivées de cette plante. La chute significative des prix de ce produit a conduit de nombreux acteurs à abandonner leurs activités.
Maminirainy