Christian Ntsay, Premier ministre lors du premier mandat de Andry Rajoelina, président de la République. |
Le président de la République a abordé la question du futur gouvernement dans son discours à la nation, dimanche. Il demande à la majorité à l’Assemblée nationale de lui proposer trois noms de Premiers ministrables.
Trois noms pour faire son choix. C’est ce que Andry Rajoelina, président de la République, “attend” de la majorité à l’Assemblée nationale. Une déclaration au sujet de la nomination du futur Premier ministre.
Fait rare, le locataire d’Iavoloha aborde de front, un sujet politique tenant en haleine l’opinion publique. Un changement de style qui pourrait indiquer un changement dans sa gestion des affaires politiques. Quoi qu’il en soit, la nomination du futur Premier ministre et la composition du prochain gouvernement ont été parmi les sujets inscrits dans l’allocution de fin d’année et de vœux du Nouvel An du Chef de l’État, dimanche.
“Nous poursuivons la mise en place des structures de gouvernance. Aussi, j’attends que le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale présente trois noms, pour que je puisse choisir et nommer le Premier ministre”, déclare Andry Rajoelina. Selon l’alinéa 1er de l’article 54 de la Constitution, “le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale”.
Bien qu’il y ait eu quelques défections, le groupe parlementaire “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina”, reste la mastodonte de la Chambre basse. Les Oranges dominent toujours de la tête et des épaules cette institution. Cette pratique de proposer une liste de Premiers ministrables, n’est pas une pratique nouvelle. En 2014, deux noms avaient été proposés à Hery Rajaonarimampianina, ancien président de la République.
Juste après la session spéciale marquant le début de mandat des députés actuels, en juillet 2019, le groupe IRD avait déjà “présenté” une liste de trois noms à Andry Rajoelina pour qu’il fasse son choix sur celui qu’il allait nommer à la tête du gouvernement.
Critères stricts
De prime abord, les parlementaires Oranges vont reprendre la même formule pour cette fois-ci. La même démarche pour confectionner la liste des Premiers ministrables sera également reprise, vraisemblablement.
La présentation de “la liste” des chefs du gouvernement potentiels se fera hors de la session parlementaire. Ici encore, la pratique n’est pas nouvelle. À s’en tenir aux épisodes précédents de changement de gouvernement, les députés IRD vont se réunir en présentiel pour certains et par visioconférence pour d’autres, afin de confectionner la liste de leur favori pour siéger au Palais de Mahazoarivo. Une délégation ou bien l’intégralité des membres du groupe parlementaire Orange remettra ensuite les noms au Président.
Après sa nomination, “le Premier ministre procèdera à la sélection et la proposition des personnes qui composeront le gouvernement”, ajoute Andry Rajoelina. Le dernier alinéa de l’article 54 de la Loi fondamentale dispose que “sur proposition du Premier ministre, il [le président de la République] nomme les membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions”. Dans son allocution de fin d’année, le locataire d’Iavoloha a fait part des critères qui vont déterminer la nomination des futurs ministres.
Andry Rajoelina prévient d’emblée que, “ni les campagnes de communication, ni les pétitions et collectes de signatures [en faveur d’une personnalité]” n’auront d’influence sur la nomination des membres du gouvernement. “La compétence et la technicité pour concrétiser la vision que nous avons tracée pour développer le Pays, mais surtout, la priorisation de l’intérêt supérieur de la nation”, sont les critères qui détermineront ses choix annonce-t-il.
“La vision que nous mettons en œuvre pour développer Madagascar est trop importante. Aussi, nécessite-t-elle des critères stricts dans la désignation des ministres. Puisque la population exige des résultats rapides et quantifiables”, soutient ainsi le chef de l’État. Volonté et abnégation à servir la nation, probité et droiture, capacité à travailler vite et expériences sont également des critères requis aux aspirants.
Dans son discours, dimanche, Andry Rajoelina n’a toutefois pas donné de délai, au groupe IRD, pour la remise de la liste des noms de Premiers ministrables. “Nous suivrons toutes ces étapes dans la dignité et le calme”, déclare-t-il juste. Des indiscrétions chuchotent que les démarches à cet effet devraient démarrer “dès cette semaine”. L’objectif serait d’avoir un nouveau gouvernement avant la fin du mois, “voir durant cette première quinzaine de janvier”.
Garry Fabrice Ranaivoson