Triste nouvelle. Dans la ville de Manakara, une mère de 38 ans, sans abri, succombe après avoir donné naissance à un petit garçon en bonne santé, hier. La mère, en situation de précarité a décidé de mettre au monde son enfant dans la rue. Des passants ont aperçu la scène et ont emmené la parturiente à l’hôpital.
« La mère était déjà morte en arrivant à l’hôpital. Le placenta du bébé n’a pas été dégagé, ce qui a entraîné l’hémorragie chez la mère et cela a fini par la tuer, selon la sage-femme qui a pris en charge le corps de la femme», a expliqué l’Inspecteur de police Marie Mangloire Mbolatsara, enquêtrice auprès de la police des mœurs et protection des mineurs à Manakara et également commandant adjoint de la Brigade Féminine de Proximité. Cette femme est originaire de Vohipeno qui se trouve à une quarantaine de kilomètres de Manakara où elle mendie en journée.
L’hémorragie post-partum, HPP, est une situation sanitaire préoccupante surtout dans les zones rurales de pays en développement. Comme cette jeune femme, la plupart des femmes en milieu rural donne naissance à leur enfant, dans leurs maisons et sans consultations. Cette situation entraîne la plupart du temps, une hémorragie post-partum mortelle, surtout pour les accouchements présentant des complications car non suivis.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de resensibiliser sur cette maladie puisque le cas de Madagascar est alarmant. « Ici, deux mères meurent chaque jour en donnant naissance à leur enfant. Des décès attribués aux complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Une des raisons majeures de cette situation est que seules 40 % des Malgaches accouchent dans des établissements de santé», a rapporté l’OMS dans une feuille de route publié en 2023, pour réduire l’HPP.
Miora Raharisolo