INTEMPÉRIES - Le Sud enregistre des lourds dégâts

Ikongo a été frappé deux fois par des intempéries, en moins d’une semaine.
Les intempéries s’enchainent dans le Sud, en ce début d’année. Elles provoquent des crues, des inondations, des effondrements.

Le Sud est malmené par les intempéries. Un peu moins d’une semaine après le passage d’Alvaro, qui y a déjà laissé des lourdes conséquences, les orages qui se sont abattus dans le Sud-est et le Sud, le week-end dernier, ont alourdi les dégâts. Plusieurs personnes sont décédées dans le district d’Ikongo. La première victime, un chef de centre fiscal à Ikongo, aurait été emportée les eaux dans sa cour, dimanche soir, les autres auraient été ensevelies sous les décombres de leurs maisons qui se sont effondrées. 

On s’embrouille dans les chiffres rapportés par les autorités. Le député d’Ikongo, Jean Brunelle Razafintsiandraofa, parle de dix décès, dont trois corps retrouvés et les autres, en cours de recherche, hier après-midi. La gendarmerie rapporte six décès au total, tous les corps auraient été retrouvés. Et le Bureau national de la Gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) a notifié trois décès. « Nous ne rapportons que les personnes décédées dont l’identité est connue », lance le directeur général du BNGRC, le général Elack Olivier. Le chef district d’Ikongo s’est abstenu de nous donner des informations. « Je ne peux donner des informations qu’aux responsables étatiques», nous répond-t-il, joint au téléphone. 

Trois personnes ont déjà perdu la vie, par noyade, dans ce district, après le passage d’Alvaro, la semaine dernière. Les conséquences des intempéries du dimanche ne se limitent pas aux pertes humaines. « Des maisons risquent encore de s’effondrer, car l’eau a ramolli les fondations. Les habitants de ces maisons ont rejoint leurs familles, car il n’y a pas de site d’hébergement », indique Jean Brunelle Razafintsiandraofa. 

Crainte

Il évoque l’urgence de la libération des voies, obstruées par les éboulements qui se sont multipliés à Ikongo depuis le passage du cyclone Alvaro. Ce district n’a pas été le seul à subir les conséquences des pluies qui se sont abattues dans le Sud, ces derniers jours. À Betroka, la circulation a été coupée, depuis hier matin. Les crues ont détruit un radier qui se trouve à 1 km du chef-lieu de commune. En même temps, les rizières au bord de la rivière de Mangoky seraient inondées. La circulation est, également, coupée sur la RN10, à Tongobory, où un véhicule a été emporté par la crue de la rivière d’Onilahy, dans l’après-midi de dimanche.

Et pendant ce temps, des sinistrés d’Alvaro n’ont pas encore sorti la tête de l’eau. À Vohipeno, à Manja, les districts les plus touchés par ce cyclone qui a atterri à Morombe, le 1er janvier, des sinistrés n’ont pas encore pu rentrer chez eux. Pire, ceux à Manja n’ont pas encore bénéficié d’aides, contrairement à ceux de Vohipeno. « L’inaccessibilité du district de Manja, complique les interventions. Les aides sont disponibles, mais l’acheminement est, pour le moment, impossible. Nous travaillons déjà avec les partenaires, pour voir comment ravitailler ce district », indique le général Elack Olivier. Il a annoncé, hier, l’acheminement de douze tonnes de riz, à Vohipeno. La prochaine saison de récolte est, également, à craindre dans le Sud, avec les trois mille hectares de rizière inondés, toujours à cause des intempéries.

La saison pluvieuse et la saison cyclonique ne font, pourtant, que commencer. D’autres intempéries vont, encore, frapper dans le Sud, jusqu’au mois de mars, qui est la fin de la saison pluvieuse. Le risque d’activité cyclonique qui pourrait toucher le Sud, n’est pas à écarter. Il y a, d’ailleurs, une zone suspecte sous surveillance, dans l’océan Indien. Il suffit, de quelques jours de pluie, et que le vent souffle plus fort, pour endommager, à nouveau, beaucoup de choses, dans cette partie de l’île, très vulnérable aux catastrophes naturelles.

Miangaly Ralitera

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