HYDROCARBURES - Le gouvernement jauge les prix du carburant

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Une décision qui va faire couler beaucoup d’encre et d’essence, sinon de l’huile sur le feu. Le Conseil de gouvernement vient d’adopter un décret administrant les prix à la pompe. Dans le passé, cette disposition tout à fait légale couvre une période de six mois. Aucun détail sur cette intention n’a été invoqué dans le communiqué y afférent. Mais ceux qui suivent ce dossier se rabattent aussitôt sur l’accord passé avec le Fonds monétaire international, FMI, le 19 mai 2023. 

Il a été convenu que « le redressement de la compagnie nationale d’électricité et d’eau, Jirama, reste une priorité pour réduire son coût pour le budget de l’État et améliorer le service rendu. Les autorités se sont engagées à renforcer le suivi et la transparence de la situation financière de la Jirama. Elles ont redit leur détermination à mettre en œuvre un mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant à partir du premier trimestre de cette année, ainsi que des filets de sécurité sociale renforcés. Les autorités continuent la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la corruption et renforceront le cadre juridique pour permettre un contrôle public adéquat des politiques publiques ».

La Jirama et ses dettes colossales envers les pétroliers deviennent indissociables de ces prix du carburant. Avec les passifs, l’écart entre les prix réels et les prix affichés, en faveur de ces mêmes pétroliers, est plafonné à 300 milliards d’ariary. La question découle d’elle-même : le gouvernement a-t-il renoncé à ce mécanisme d’ajustement des prix du carburant et poursuivra-t-il les compensations financières sus-évoquées ? 

Sur le marché international, il est indiqué que « l’offre mondiale de pétrole devrait atteindre un niveau record en 2024, sauf perturbations majeures au Moyen-Orient, tandis qu’un ralentissement de la croissance de la demande est attendu, a estimé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) jeudi. L’offre devrait croître de 1,5 million de barils par jour (mb/jMBJ abréviation de Million(s) de Barils (de pétrole brut) par Jour, sachant qu’un baril équivaut environ à 159 litres, soit 42 gallons américains, pour atteindre un niveau inédit de 103,5 mb/jMBJ, alimenté par une production record aux États-Unis, Brésil, Guyana et Canada ». Au même moment, le prix du Brent, le pétrole de la mer du Nord, a atteint son plus haut niveau depuis septembre, soit 82,43 dollars le baril. Tous ces paramètres exogènes devraient se répercuter sur les prix du carburant à Madagascar.

Eric Ranjalahy

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