Le cogitations sur la formation du nouveau gouvernement se poursuivent |
La mise en place du nouveau gouvernement continue de tenir en haleine l’opinion publique, surtout la classe politique. En coulisses, les discussions, les entretiens et les tests battent leur plein.
Une ruée. C’est ce qui pourrait qualifier le scénario qui se joue en coulisses, pour la formation du nouveau gouvernement. Selon les indiscrétions, le nombre de curriculum vitae (CV) de postulants pour les postes ministériels se compte en “plusieurs centaines”.
Ceux chargés de la sélection des dossiers croulent sous les CV. Andry Rajoelina, président de la République, et son équipe, ainsi que celle de la primature, s’attellent à un travail démentiel depuis la fin de la semaine dernière. Faire le tri des dossiers des postulants, procéder aux entretiens des candidats retenus et, comme le confirment les sources, “ceux dont le profil est convaincant sont bel et bien soumis à des tests d’évaluation de leur compétence”.
Bien qu’elle soit face à une montagne de CV, la sélection des futurs membres de l’équipe gouvernementale se ferait pourtant au pas de course. L’objectif serait de boucler les nominations en vue d’une présentation du nouveau gouvernement juste avant le prochain Conseil des ministres, à savoir, demain. L’urgence d’une prise en main rapide de la situation nationale, notamment, à cause des dégâts cycloniques, imposerait cette nécessité de mettre en place rapidement la nouvelle team conduite par Christian Ntsay, Premier ministre.
Il s’agit aussi d’en finir le plus rapidement possible avec les multiples tractations et tentatives d’influences politiques. Des démarches incontournables à chaque changement ou remaniement du gouvernement. Les questions d’ordre politique pourraient, justement, pousser à une prolongation du délai escompté pour la mise en place de la nouvelle team Ntsay. “Les différentes entités ayant soutenu la réélection du Président jouent des coudes pour être représentées au sein du gouvernement”, chuchotent les indiscrétions.
Bien qu’il y ait une légion d’aspirants ministres, il n’y aura pas, pour autant, de place pour tout le monde. Seulement, cela n’empêche pas la bousculade pour siéger au sein du gouvernement. “Certains n’hésitent pas à mettre la cohésion du camp présidentiel en vue des législatives dans la balance”, confie une des sources, parlant de la friction en interne.
Loyauté
À une certaine mesure, le visage du futur gouvernement pourrait être déterminant quant à la configuration de la coalition présidentielle qui s’engagera dans les législatives. Dans son allocution durant l’annonce de la nomination du Premier ministre, jeudi, Andry Rajoelina a affirmé son ambition pour les députations. Obtenir, à nouveau, une majorité confortable au sein de l’Assemblée nationale.
Dans cette optique, la formule utilisée en 2019, pourrait être reprise. À savoir, rallier tous les candidats de la coalition présidentielle sous une même bannière. Jeudi, le chef de l’État a laissé entendre que de cette nouvelle majorité dépendra l’avenir du gouvernement qui sera nommé incessamment. L’éventualité que les déçus de la composition de cette nouvelle équipe fasse cavalier seul aux législatives n’est pas à écarter. Ceci, pour se refaire une santé politique et s’armer d’une légitimité électorale afin de toquer à nouveau aux portillons de l’Exécutif.
Outre la désignation de ceux qui y siégeront, la flopée de postulants à être ministre impacte aussi sur les réflexions et les débats sur l’organigramme du gouvernement. Vis-à-vis des multiples sollicitations politiques, l’idée de mettre en place des vice-primatures et des secrétariats d’État, fait son chemin. Dans un souci d’efficacité, de cohérence et de célérité d’action, une autre option est avancée. Celle de mettre des ministères d’État “auprès” de la présidence de la République.
L’idée serait que ces ministères d’État soient chargés des domaines touchant directement aux trois piliers sur lesquels Andry Rajoelina veut asseoir son second mandat. Il s’agit du capital humain, de l’industrialisation et de la bonne gouvernance. La mise en place d’un département directement rattaché à la présidence de la République n’est pas nouvelle. C’est le cas, par exemple, de l’actuel secrétariat d’État chargé des Nouvelles villes et de l’habitat.
Sur le plan humain, “la droiture, l’intégrité et la compétence”, sont les critères de nomination des membres du gouvernement, édictés par le président de la République. Par ailleurs, il souligne particulièrement une qualité que devra avoir ses collaborateurs, notamment, ceux au sein de l’Exécutif, “la loyauté”. Comme il l’a lui-même noté dans son discours à Iavoloha, jeudi, “la loyauté est une qualité rare de nos jours”. Ce qui pourrait rendre la sélection difficile.
Garry Fabrice Ranaivoson