ACCIDENT À MAHAMASINA - Le chauffeur fou placé à Tsiafahy

Le chauffeur à bord du pickup de la police avant son départ pour Tsiafahy.

Le dossier sur l’horrible accident à Mahamasina a été confié au Doyen des juges. Ce dernier a envoyé le chauffeur du taxi-be 154, en détention préventive à Tsiafahy. 

Mandat de dépôt. C’est ce qu’a prononcé, hier, le Doyen des juges contre l’homme de 44 ans, chauffeur d’un taxi-be de la ligne 154, auteur de l’accident atroce à Mahamasina. Il l’a inculpé de meurtre. La preuve vidéo dans laquelle on peut le voir renverser et traîner Nambinintsoa Mickael Randrianavalona et son scooter, depuis le Bazar du Quartier vers le nord du quartier de Mahamasina, l’a mouillé jusqu’au cou.

Sous une forte escorte, assurée par des policiers armés, le prévenu, avec des pansements au visage, a été raccompagné jusqu’à la maison de force de Tsiafahy où il sera placé en attendant les prochaines étapes de la procédure. Ce n’était que la première comparution, selon le ministère public. Il a requis la mise en détention préventive du quadragénaire et le juge chargé du dossier était d’accord sur ce point. L’enquête au fond se tiendra en février. La famille du défunt est venue au défèrement. Par contre, seul Brichard Randrianavalona, son père, a pu entrer. Les autres ont attendu impatiemment au portail nord du Tribunal où ils ont rencontré la presse, le matin.

Au niveau d’Ankadimbahoaka

Le père de Mickael, un pasteur, s’est senti inquiet, dans un premier temps. D’après lui, les gestes du chauffeur et ses insultes qu’il a personnellement remarqués et entendus, portent à croire qu’il aurait un « protecteur ». « Il disait qu’il n’a peur de personne. Puis, on m’a révélé que le taxi-be appartiendrait à un général. Quelqu’un peut-il m’aider ou m’emmener vérifier si le véhicule  a réellement été mis en fourrière à Anosipatrana ou seulement y a été conduit pour faire semblant ? », s’alarme-t-il. « Que le meurtrier engage un avocat pour défendre son forfait, mais nous, nous avons Dieu comme avocat », réagit-il avant de rejoindre le parquet.

Jean Claude Randriatsaholy, l’oncle de Mickael, a insisté sur le fait que son neveu a seulement voulu aider les autres motards qui ont eu un problème avec le chauffeur.

Eliane, l’épouse de ce dernier, lors d’un entretien avec une consœur argumente : « Mon mari a demandé à ces motocyclistes de s’écarter un peu car ils bloquaient le passage, au niveau d’Ankadimbahoaka. Ils nous ont alors poursuivis. Nos deux derniers passagers sont descendus à Tsimbazaza. Là, les scootéristes ont jeté des bouteilles de bière sur notre taxi-be. Mon mari m’a dit que nous devions nous présenter au commissariat de Mahamasina pour régler la situation. En fait, les vitres ont été cassées. Mais en arrivant à Mahamasina, les motocyclistes nous ont encore chargés. »

La peine prévue par la loi pour ce genre de meurtre est les travaux forcés à perpétuité, selon la procureure de la République, Narindra Navalona Rakotoniaina, jointe au téléphone, dans l’après-midi où la décision judiciaire est tombée.

Hajatiana Léonard

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