CONSEIL DES MINISTRES - La démission du gouvernement actée

En attendant la nomination du gouvernement, l'équipe actuelle assure la conduite des affaires courantes

Sans surprise, le Premier ministre a remis la démission du gouvernement lors du premier Conseil des ministres conduit par le Président Andry Rajoelina. Le respect des préceptes républicains est le motif évoqué. L’équipe de Christian Ntsay assurera la conduite des affaires courantes.

Parallélisme des formes. À l’instar du début du précédent quinquennat de Andry Rajoelina, président de la République, en 2019, c’est durant son premier Conseil des ministres, hier, que Christian Ntsay, Premier ministre, lui a remis la démission du gouvernement. 

Selon le rapport du Conseil des ministres qui s’est tenu hier, au Palais d’État d’Iavoloha, le respect des principes républicains est le motif de la démission de la team Ntsay. Une démission acceptée par le président de la République. En attendant la formation du nouveau gouvernement, l’équipe actuelle assure la conduite des affaires courantes, ajoute le communiqué de la réunion de l’Exécutif. 

Selon les indiscrétions, certains, dans l’entourage du locataire d’Iavoloha, estiment qu’il serait judicieux de composer le plus rapidement possible le nouveau gouvernement. Il faudra, toutefois, passer par l’étape prescrit par l’article 54 de la Constitution. “Le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale”, prévoit cette disposition constitutionnelle. 

Juste avant la clôture de la deuxième session ordinaire du Parlement, des membres du groupe parlementaire “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (IRD), majoritaire à l’Assemblée nationale, chuchotaient leur intention de “présenter un ou des noms”  de Premier ministre au président de la République. Reste à voir comment l’IRD compte procéder, étant donné que la session parlementaire a été clôturée vendredi. 

Critères

Dans le passé, néanmoins, le scénario selon lequel, les députés de la majorité s’accordent, hors session, sur “des noms” de premierministrables, à présenter au président de la République, qui fera ensuite son choix. Dans la pratique, toutefois, il y a déjà des discussions en coulisse avant cette étape. 

Le contexte politique marqué par une période électorale houleuse motive, cependant, des appréhensions au sein de la famille politique du chef de l’État. Ceci, bien que le groupe IRD revendique avoir, au moins, cent-cinq députés dans ses rangs. Une majorité largement confortable puisque l’Assemblée nationale compte cent cinquante-et-un membres. Les péripéties politiques liées à la présidentielle ont, toutefois, fait péricliter la discipline de parti. Certains ont quitté le navire, tandis que d’autres ont fait des va-et-vient au gré des intérêts. 

Les élus IRD et leurs alliés indépendants se sont, par ailleurs, engagés à corps et à cri dans la campagne électorale pour faire élire Andry Rajoelina. Il est probable que certains attendent un retour d’ascenseur, à commencer par la procédure de nomination du Premier ministre. L’attitude de certains trahit leur aspiration à être nommé ministre. La fréquence des menaces de motion de censure, brandies contre le gouvernement, au moindre mécontentement, donne un aperçu des enjeux de la nomination d’un Premier ministre en accord avec les députés. 

S’agissant de la composition du gouvernement, l’ouverture soulignée par Andry Rajoelina dans son discours d’investiture pourrait en être le fil conducteur. Lors de sa première sortie publique, en tant que Président officiellement réélu, le 7 décembre, il a également affirmé que la prochaine équipe gouvernementale sera à vocation sociale. Ses premiers mots, à la sortie de la cérémonie de proclamation des résultats définitifs par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), à Ambohidahy, pourraient, cependant, brouiller les pistes.

“On ne change pas une équipe qui gagne”, a déclaré le président Rajoelina, en réponse à la presse, le 1er décembre, à Ambohidahy. Sauf s’il a déjà une liste en tête, le chef de l’État et ses proches collaborateurs pourraient prendre un temps de réflexion avant la mise en place du nouveau gouvernement. En attendant, la team Ntsay aura la charge de mettre en branle la consigne présidentielle affirmée durant le Conseil des ministres d’hier. 

Un plan de travail à réaliser durant les cent premiers jours de son second mandat. 

Andry Rajoelina a, en effet, profité de ce premier Conseil des ministres pour réaffirmer les trois piliers de ce quinquennat, à savoir le capital humain, l’industrialisation et la bonne gouvernance. “Des réformes seront engagées pour la concrétisation de ces trois piliers et accélérer le rythme de travail”, rapporte le communiqué du Conseil des ministres. La traduction en acte de la Politique générale de l’État (PGE), partant de ces trois socles, pourrait également définir la composition et la structure du prochain gouvernement.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

  1. Quel clown ! Bye bye donc le PEM et les VELIRANO mais on reprend les mêmes et on recommence ! La démission du gouvernement immédiatement après l'investiture c'est le B A BA des règles républicaines ! Trois piliers sans tête ni queue , de grands bobards en perspective . Il suffit de voir ce populisme avec les JIRO KAPOAKA et l'abrutissement des démunis . Merci si c'est pour nommer encore les Mama saosy , double-doctorat à l'éducation , Solo à l'énergie , Ravokatra ... Tous des " manarapenitra "à la sauce Rainilainga !

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