PLACE DU 13 MAI - Le Collectif des candidats s’obstine

Les manifestants ont brûlé des pneus pour perturber la circulation.

Les membres du collectif des candidats prévoient une nouvelle tentative de meeting sur la place du 13 mai. Un acharnement en quelque sorte.

Le collectif des candidats persiste et signe. Après l’échec de la tentative de tenir meeting sur la place du 13 mai samedi, il annonce un nouveau rendez-vous au même endroit ce jour. Une obstination indéfectible malgré les risques encourus par les manifestants face à l’intransigeance des Forces de sécurité. Samedi, les manifestants ont été repoussés par les Forces de sécurité à coup de bombes lacrymogènes depuis les points de ralliement annoncés pour atteindre la place du 13 mai. Comme prévu vendredi par le préfet, l’Emmonat et le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, les Forces de sécurité ont dispersé les manifestants irréductibles de cette manifestation non autorisée. On a eu à déplorer quelques blessés et plusieurs arrestations.

Dans la soirée, le collectif des candidats a annoncé la poursuite du mouvement jusqu’à la victoire finale lors d’une conférence de presse à Ambohimanambola. Des membres de la société civile comptent, par ailleurs, porter plainte contre les Forces de l’ordre pour brutalités. Cet acharnement du collectif des candidats à atteindre coûte que coûte la place du 13 mai illustre bien leur nouvel objectif de renverser le pouvoir. “ C’est sur la place du 13 mai qu’ils m’ont renversé et on va les renverser au même endroit”, a déclaré le candidat Marc Ravalomanana lors du meeting du collectif à Antsonjombe, il y a une semaine. 

Risques et périls

Une déclaration fracassante tenue juste après le passage de Monja Roindefo, ancien Premier ministre de la transition et un des acteurs du renversement de Ravalomanana en 2009.

C’est également une obligation vis-à-vis des manifestants étant donné que les ténors du collectif avaient annoncé qu’ils allaient en finir avec leurs revendications samedi. Comme l’objectif n’a pas été atteint au moment annoncé, il faut donc reprendre les manifestations de rue avec les risques et périls des partisans du collectif. Mais c’est la seule manière de maintenir la pression et préserver le moral et la motivation de la troupe. On se demande,d’ailleurs, où une prise de la place du 13 mai peut mener. Cela ne peut a priori rien changer alors que le collectif et ses fidèles en font une fixation voire un triomphe.

Contrairement à la manifestation de samedi, les points de ralliement des manifestants n’ont pas été révélés. Histoire sans doute de compliquer la tâche des Forces de sécurité. Mais ces dernières veillent au grain et fermeront certainement tous les accès à Analakely. Les activités du centre-ville seront de nouveau hypothéquées. Samedi, la capitale ressemblait à une ville morte sauf à quelques endroits où des affrontements entre Forces de sécurité et manifestants ont été répertoriés.

Le commerce, comme l’administration seront perturbés sinon suspendus. Des marchands et des boutiques osent opérer malgré les risques et l’absence des clients. Les bombes lacrymogènes ne font pas de distinction entre manifestants et simples piétons. Une journée de perdue de plus en perspective.

Ravo Andriatsalama

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