COMMUNALES - Les contentieux électoraux resurgissent

Alors que certaines revendications sociales et estudiantines persistent, les tensions politiques gagnent les Collectivités territoriales décentralisées (CTD). 

Des opposants au maire d’Ambalavao Atsimondrano brandissant des banderoles durant la manifestation d’hier.

Un climat de tension s’installe dans plusieurs communes depuis quelques jours. En cause, des revendications pour l’éviction de maires au profit d’anciens adversaires aux élections communales du 11 décembre 2024.

Les querelles post-électorales de décembre 2024 refont surface. Profitant du flottement politique de ces dernières semaines, certaines personnalités ou courants politiques tentent de briguer la magistrature des communes par la rue. Les arguments avancés portent sur d’éventuelles irrégularités électorales ayant permis aux maires contestés d’être élus, ou encore sur leur inefficacité dans la gestion locale. Mais, s’agissant d’élections et de gouvernance de proximité, ces initiatives créent des situations particulièrement tendues.

La dernière en date est la manifestation survenue dans la commune rurale d’Ambalavao, dans le district d’Antananarivo Atsimondrano, hier. Le tronçon de la Route nationale 7 (RN7), qui traverse la localité, est devenu le théâtre d’un affrontement entre partisans et opposants du maire. La semaine dernière, un fait similaire dans la commune rurale de Maroalimpoty, district d’Ambovombe, a également effaré les observateurs.

Le cas d’Antananarivo

Le Conseil d’État a cassé la décision du tribunal administratif de Toliara proclamant l’élection du maire. Mécontent, celui-ci a remis « l’intérim » à un responsable local des forces de l’ordre, en attendant les élections partielles — une décision contestée par ses opposants. La situation demeure également tendue entre partisans et opposants du maire de la commune rurale d’Ambahikily, district de Morombe. Ceux qui réclament la démission de l’édile avaient scellé l’entrée de la mairie il y a quelques jours.

Dans la commune rurale de Mitsinjo Betanimena, district de Toliara II, les opposants au maire repassent, eux aussi, à l’offensive. Les contestations post-électorales y avaient déjà été violentes en décembre dernier. Cette fois, les contestataires ont cloué les portes et fenêtres de la mairie de l’extérieur. Jusqu’à présent, ces tensions politiques, qui tendent à se muer en conflits sociaux, sont recensées dans des localités rurales.

Il est toutefois probable que l’administration de certaines grandes villes soit également bousculée par leurs opposants. Selon certaines indiscrétions, ce serait le cas de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Profitant du nouveau climat politique, le parti Tiako i Madagasikara (TIM), par le biais de ses conseillers municipaux, envisagerait d’évincer la maire Harilala Ramanantsoa pour tenter de reprendre la gestion de la capitale. Des manifestants réclamant son départ se sont d’ailleurs réunis devant le portail de la mairie vendredi.

Selon la loi relative aux ressources des CTD, notamment, l’absence ou l’abandon de poste dûment constatés, la démission ou la déchéance figurent parmi les motifs de vacance de siège du chef de l’exécutif d’une CTD. Lorsque la vacance est constatée par le tribunal administratif, « il est procédé à une élection partielle dans les cent vingt jours à compter de la date du jugement s’y rapportant ». Le texte précise que « jusqu’à l’élection du nouveau chef de l’exécutif, il sera procédé à la mise en place d’une délégation spéciale ».

Garry Fabrice  Ranaivoson

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