SOUTIEN AUX ENTREPRISES - L’emprunt à taux zéro toujours en attente

Les entreprises sinistrées attendent toujours la mise en œuvre du prêt à taux zéro promis par l’ancien président Andry Rajoelina.

Les pillages du 25 septembre ont profondément secoué l’économie malgache, avec des pertes estimées à 200 milliards d’ariary et 2 000 emplois détruits, avait annoncé la Présidence de la République à l’époque. Les grandes enseignes de la capitale, ainsi que celles d’autres villes comme Mahajanga, Antsiranana et Toamasina, ont été touchées : Leader Price, Super U, China Mall, Tana Water Front ou encore Supermaki ont vu leurs locaux saccagés. En quelques heures, meubles, appareils électroniques, motos et produits de première nécessité, jusqu’aux parquets, ont été détruits.

Pour soutenir les entreprises, l’ancien président Andry Rajoelina avait annoncé une série de mesures d’urgence : allègement temporaire des droits de douane et des taxes, prise en charge des intérêts bancaires pour certains prêts, et surtout la mise en place de prêts à taux zéro destinés à relancer les activités économiques sinistrées. Un comité spécial devait également recenser les besoins urgents des entreprises, incluant les dettes bancaires, les salaires impayés et les pertes d’actifs.

Lettre morte

Un mois après ces annonces, les mesures concrètes se font toujours attendre. Une compagnie, installée au Colisée Ampasanimalo, spécialisée dans les vêtements malgaches, finance seule jusqu’à aujourd’hui sa reconstruction après avoir perdu 100 % de son stock. La réouverture est prévue pour la semaine prochaine, mais sans aide extérieure, l’entreprise reste vulnérable.

Papaya, située au Water Front et spécialisée dans les produits locaux, a subi un préjudice estimé à 1,2 milliard d’ariary. Elle attend toujours une intervention officielle pour relancer son activité et reconstituer ses stocks.

À ce jour, le gouvernement de transition n’a pas encore clarifié si les mesures annoncées — notamment le prêt à taux zéro — seront maintenues.

Pendant ce temps, la réhabilitation des bâtiments endommagés, dont le Tana Water Front et plusieurs boutiques, est en cours. Le secteur privé a appelé à une mise en œuvre rapide des mesures d’urgence. Cependant, le retard dans le déblocage des aides freine sérieusement la relance économique. Pour les entreprises touchées, chaque jour d’attente compromet un peu plus la survie des emplois et la reprise de l’activité commerciale.

Irina Tsimijaly

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