MATERNITÉ BEFELATÀNANA - Des patientes venues accoucher refusées

La grève des internes en médecine paralyse le Centre hospitalier universitaire de gynécologie-obstétrique Befelatànana. Plusieurs patientes ont été refusées, faute de personnel suffisant.

Des patients ont quitté la maternité Befelatànana, hier.

Plusieurs femmes sur le point d’accoucher ont été refoulées à la maternité Befelatànana, hier. En manque de personnel à cause de la grève des internes en médecine et des internes qualifiants, le CHU GOB a dû trier les patientes à prendre en charge.

« Le personnel de garde nous a demandé d’aller dans un autre hôpital où le personnel médical n’est pas en grève », raconte Franck, qui accompagnait sa femme enceinte.

Ce refus a été un véritable choc pour le couple, qui ne savait pas vers quel établissement se tourner. La femme, déjà opérée par césarienne pour son premier enfant, avait prévu une nouvelle césarienne pour son deuxième bébé. Cette famille n’avait pas prévu d’argent pour une opération dans une clinique privée. Chaque minute comptait pour sauver la mère et l’enfant.

« Cela fait déjà quatre heures que le travail a commencé. J’ai perdu les eaux il y a quelque temps. Si je ne suis pas opérée rapidement, mon bébé risque de ne pas survivre », déplore cette jeune maman, le visage marqué par la douleur.

Dans le registre du service des urgences de l’hôpital, seules trois patientes ont été enregistrées hier en début d’après-midi, alors que ce CHU reçoit, en temps normal, près de soixante-dix patientes sur 24 heures.

Impact majeur

« Les patientes ne sont pas nombreuses en raison des manifestations près de l’hôpital. Mais nous ne recevons désormais que les cas urgents, comme les patientes présentant une hémorragie. Celles dont le travail a commencé sans complication sont orientées vers d’autres maternités », explique une sage-femme.

Hier, un seul médecin et le personnel paramédical assuraient le service de garde dans le service des urgences de la maternité, alors qu’en temps normal, huit internes en médecine et deux internes qualifiants viennent renforcer l’équipe. Cette grève des internes a un impact majeur sur le fonctionnement de l’hôpital.

« Leur absence est très lourde pour le CHU GOB, car les internes jouent un rôle clé en raison du manque de personnel », note Jean Christian Razanakoto, infirmier.

La situation pourrait encore se détériorer. Les paramédicaux de la maternité menacent également de suspendre leurs activités, à la suite des manifestations violentes qui ont frappé l’hôpital.

« S’il y a encore des tirs de gaz lacrymogène, nous suspendrons nos activités », déclare Jean Christian Razanakoto, porte-parole des paramédicaux.

Le personnel hospitalier recommande aux futures mamans de se rendre dans la maternité la plus proche afin d’éviter tout risque lié aux manifestations autour de l’établissement.

Miangaly Ralitera

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