MADAGASCAR – INDONÉSIE - Le volume des échanges reste timide

Les échanges économiques entre Madagascar et l’Indonésie restent faibles malgré un socle culturel et agricole commun. En 2023, ils ne représentaient que 49 millions de dollars. 

Le girofle, un point commun entre Madagascar et l’Indonésie.

Malgré des liens historiques et culturels forts, les échanges économiques entre Madagascar et l’Indonésie demeurent encore modestes. En 2023, le volume du commerce bilatéral s’élevait à environ 49 millions de dollars américains, selon des estimations basées sur les statistiques commerciales des deux pays, un chiffre qui ne représente que 0,6 % du commerce extérieur total de Madagascar, estimé à 7,9 milliards USD. Pour l’Indonésie, avec ses 258 milliards de dollars d’exportations et 220 milliards USD d’importations, ce volume représente à peine 0,009 % de son commerce mondial, un chiffre quasi symbolique pour Jakarta.

Cette faiblesse relative ne doit toutefois pas masquer les complémentarités existantes entre les deux économies. L’Indonésie, forte de plus de 100 millions d’habitants rien que sur l’île de Java, s’appuie sur un secteur agricole en croissance constante : entre 2022 et 2024, son PIB agricole a progressé de 6,31 % par an, atteignant 2 791 billions de roupies. 

Pilier d’un potentiel commun

Le sous-secteur des plantations, dont fait partie le clou de girofle, y joue un rôle clé avec 811,30 billions de roupies en 2024.

Côté production, l’Indonésie demeure le premier producteur mondial de girofle, avec 147,68 mille tonnes en 2024. Cependant, plus de 90 % de cette récolte est absorbée par la consommation locale, notamment pour la fabrication des célèbres cigarettes kretek. À l’inverse, Madagascar, avec une production d’environ 

40 000 tonnes, exporte presque l’intégralité de sa récolte. C’est ainsi qu’en 2022, le pays est devenu parmi les meilleurs exportateurs mondiaux de girofle, même s’il n’en est pas le premier producteur.

La filière malgache mobilise environ 18 000 producteurs sur 70 000 hectares, concentrés à 90 % dans la région Analanjirofo. Les zones littorales du Sud-est, comme Manakara et Mananjary, développent également une production industrielle. Toutefois, la saison 2024 a été marquée par une baisse de 5 %, due à des conditions climatiques défavorables et à la baisse des prix internationaux. Le coût logistique reste aussi un frein : selon un transitaire indonésien,  « l’expédition maritime depuis Madagascar atteint environ 400 dollars par mètre cube ».

Malgré ces défis, le potentiel de coopération reste considérable. Les échanges actuels, bien que faibles comparés à ceux entre l’Indonésie et l’Afrique du Sud (plus de 1 milliard de dollars) ou Maurice (80 à 100 millions de dollars), pourraient croître à travers des partenariats ciblés dans les épices, huiles essentielles, textiles ou produits halieutiques.

Comme le souligne un opérateur de la région Est de Madagascar, « les deux nations, unies par des racines austronésiennes communes, disposent d’un socle culturel favorable à un rapprochement économique ». Si le volume d’échanges reste encore timide, « les bases sont posées pour une coopération plus soutenue et mutuellement bénéfique ».

Irina Tsimijaly

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