Job description

Le forum national semble avoir déjà commencé alors qu’aucune date n’a été avancée. C’est du moins l’impression laissée par la tournure des choses. Le chef de l’État consacre son temps pour le moment à écouter tout le monde, en l’occurrence les syndicats, les associations, les soldats, bref, tout le monde.

Autant la crise dans la rue a pris fin plus tôt que prévu avec l’intervention du Capsat, autant le pouvoir semble tourner en rond. Le gouvernement annoncé pour le week-end a fait faux bond. Les partisans de l’ancien président exfiltré par la France et déchu de sa nationalité malgache réclament son retour et occupent la rue, attendant d’être aspergés de bombes lacrymogènes. Personne ne l’a destitué de son poste car la HCC n’a fait que constater le vide qu’il a laissé et qu’il fallait combler pour que le pays ne tombe pas dans l’impasse. Il est donc totalement libre de rentrer étant donné qu’il n’a jamais fait l’objet d’un mandat d’arrêt ni de poursuites judiciaires.

Les manifestations organisées sur la place du 13 mai sans aucune intervention des forces de l’ordre semblent avoir pour objectif de montrer à la délégation de la SADC que les choses ne se sont pas encore arrangées et qu’il faudra sortir une nouvelle feuille de route.

Ce qui est loin des revendications de la population et de la GEN Z. L’enjeu majeur consiste d’abord à résoudre le plus rapidement possible les problèmes d’approvisionnement en électricité et d’adduction d’eau ainsi que l’extermination de la tribu des corrompus. Certaines publications désormais sans limites donnent des indications sur des faits avérés et des malversations indéniables de certains hauts responsables.

La SADC semble n’avoir rien compris à la chose. Il ne s’agit pas d’une crise institutionnelle mais surtout d’une crise économique et sociale. Il faut trouver des solutions pour stabiliser les prix des PPN, faire une purge au niveau de la justice, donner un coup d’éperon aux organisations de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. C’est le moment ou jamais de montrer qu’elles servent à quelque chose et pas seulement d’outils politiques et de marteau-pilon contre les potentiels adversaires. Leurs homologues mauriciens montrent l’exemple, ils n’ont qu’à les imiter s’ils ne connaissent pas leur « job description ». Il n’y a aucune honte à apprendre et à copier sur son voisin tant qu’à faire.

L’opération a commencé mais il faut mettre la forme sinon on en fait autant que le précédent régime où les arrestations arbitraires, les perquisitions sans mandats et les exécutions sommaires ont donné une très mauvaise image à Madagascar lors de l’Assemblée générale de la commission des droits de l’homme à Genève l’année dernière. Des remontrances de plusieurs pays que les responsables concernés ont prises pour des recommandations amicales et qu’on a revues durant cette crise.

Comme la nature a horreur du vide, il faut avancer à la vitesse d’un TGV pour éviter un retour de flamme à cause d’un attentisme manifeste et d’une maladresse caractérisée.

Et puis, l’absence d’action redonne du tonus à ceux que l’on croyait définitivement enterrés et qui se sentent revigorés par le souffle de vie de la SADC.

Seule l’action peut faire taire les critiques et les blâmes. Le verbiage alimente la malnutrition en termes d’idées et de détermination.

Sylvain Ranjalahy

1 Commentaires

  1. C'est exactement ça! Sylvain Ranjalahy président! vous décrivez parfaitement et de manière synthétique tous les enjeux actuels les plus urgents. je prie pour que vous soyez lu et entendu dans les hautes sphères!

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