GESTION DES MANIFESTATIONS - Ouverture d’enquête sur d’éventuelles bavures

Le Premier ministre a annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les bavures présumées commises par les forces de l’ordre. Plusieurs cas, dont celui de l’étudiant tué à Antsiranana, seront examinés.

Le général Ruphin Zafisambo appelle les forces  de l’ordre à respecter l’éthique de leur fonction.

Une enquête indépendante sera menée afin de faire la lumière sur les possibles bavures commises par des éléments des forces de l’ordre depuis le début des manifestations du mouvement Gen Z. L’annonce a été faite hier par le Premier ministre, le général Ruphin Zafisambo, lors d’un point de presse tenu en marge d’une réunion avec l’État-major mixte opérationnel national (Emmonat), sur le parvis de l’Hôtel de Ville d’Analakely.

Parmi les affaires concernées figure la mort d’un étudiant à Antsiranana, survenue le 26 septembre dernier lors d’une manifestation estudiantine.

« Le président de la République a donné la consigne de déterminer les causes réelles, les circonstances et les responsabilités de chacun dans ce drame », a déclaré le chef du gouvernement, précisant que la transparence sera « le maître mot » de cette démarche.

Outre le cas d’Antsiranana, plusieurs incidents survenus dans la capitale feront également l’objet d’investigations. Selon le Premier ministre, les conclusions de ces enquêtes permettront de déterminer les sanctions à appliquer, lesquelles pourront aller de mesures administratives, telles que la suspension temporaire, jusqu’à la radiation définitive des fautifs du corps auquel ils appartiennent.

Respect de l’éthique

Le général Zafisambo a insisté sur la nécessité d’établir des rapports conformes à la réalité du terrain. Sans le dire explicitement, il faisait référence à la controverse entourant la mort de l’étudiant d’Antsiranana. Le rapport initial transmis à la Présidence mentionnait que la victime aurait été surprise en train de cambrioler une bijouterie — une version contestée par plusieurs élus locaux, dont le député Charles Issa Ibrahim et le vice-président de l’Assemblée nationale pour la province d’Antsiranana, Norbert Mamangy.

Selon eux, le cambriolage aurait eu lieu dans la nuit du 25 septembre, alors que l’étudiant aurait été abattu le lendemain.

« Les responsables ne doivent en aucun cas modifier les rapports qui leur sont transmis », a averti le Premier ministre.

Le locataire de Mahazoarivo a également rappelé l’importance du respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS). Ce rappel intervient alors que plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des éléments des forces de l’ordre en train de violenter des manifestants.

« Nous devons toujours faire attention à nos agissements, même dans les coins les plus sombres », a-t-il martelé.

Du côté de la Gendarmerie nationale, le commandant de l’institution, le général Herbert Rakotomalala, a confirmé l’ouverture d’une enquête interne visant à identifier les éléments potentiellement impliqués. Il a réaffirmé la position de fermeté de la Gendarmerie.

« Nous ne faisons pas de corporatisme. Tous ceux qui ont mal agi devront répondre de leurs actes », a-t-il déclaré lors d’un point de presse au Toby Ratsimandrava.

Tsilaviny Randriamanga

1 Commentaires

  1. Des propos qui ne sont à la hauteur de l'attente de la population Malgache . Ce ministre oublie que ces dérapages trouvent sa racine par la corruption entretenue par le président de la république lui-même dans tous les corps de l'armée . Les primes et les indemnités loin de la transparence budgétaire mais gérées directement par la présidence sont la source de l'excitation bestiale pour la répression féroce et la violence extrême de beaucoup d'éléments . La milice de Mamy Ravatomanga mieux lotie attise aussi certainement des frustrations .
    Le meilleur service que ce premier ministre nommé pour "rétablir l'ordre "c'est d'avoir eu le réflexe républicain de virer de la place du 13 mai ces hery mpamoretena pléthoriques pour laisser libre cours à l'expression démocratique des manifestants . Mais l'autre qui se retranche dans ce bunker d'Iavoloha la peur dans le ventre de voir cette éventualité se concrétiser , va piquer certainement une crise de tyran sanguinaire incontrôlable !

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