La fin du régime préférentiel de l’Agoa crée une incertitude pour les exportateurs malgaches. La Douane renforce son accompagnement pour les aider à rester compétitifs sur le marché américain.
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Le port de Toamasina, point névralgique des exportations malgaches. |
Depuis le 30 septembre, les exportateurs doivent composer avec une réalité moins favorable : la disparition du régime préférentiel de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa). Ce dispositif permettait depuis plusieurs années aux produits malgaches, notamment le textile et la vanille, d’accéder au marché américain sans droits de douane.
Mais depuis ce mois d’octobre, le contexte a changé. Les États-Unis appliquent désormais les tarifs standards, auxquels s’ajoute un droit additionnel de 15 % imposé depuis le mois d’août. Un coup dur pour les entreprises orientées vers l’exportation, déjà fragilisées par la concurrence asiatique et la hausse des coûts logistiques.
Pour de nombreux acteurs, cette transition remet en cause la rentabilité de leurs contrats avec leurs partenaires américains. Certains envisagent de réorienter une partie de leurs ventes vers d’autres marchés, tandis que d’autres espèrent encore une prolongation de l’Agoa, toujours en discussion à Washington. En attendant, la situation appelle une adaptation rapide, tant sur le plan administratif que stratégique.
Nouvelle donne
Face à cette nouvelle donne, la Douane malgache multiplie les actions de soutien. Son rôle dépasse désormais la stricte application des règles tarifaires. Elle se positionne comme un partenaire technique et stratégique pour les exportateurs.
L’administration diffuse des informations sur les nouveaux barèmes, assiste dans la préparation des déclarations douanières et fournit des conseils pour éviter erreurs et pénalités. « Nos analyses sur les flux d’exportation permettent d’appuyer la position de Madagascar dans les discussions commerciales avec les États-Unis », explique un responsable de la Douane. « Nous ne défendons pas seulement des chiffres, mais la réalité économique de nos exportateurs. »
Cet appui s’avère crucial pour de nombreux opérateurs. Dans un contexte de marché incertain, l’État entend jouer un rôle de relais et de confiance, afin d’éviter que les entreprises ne perdent pied. « Nous voulons que les produits malgaches gardent un accès compétitif au marché américain, sans être freinés par des droits de douane disproportionnés », confie un responsable du ministère de l’Industrialisation et du Commerce.
Alors que les négociations se poursuivent autour d’une possible extension temporaire de l’Agoa, le message reste clair : la résilience du commerce malgache passera par une coopération étroite entre l’État, la Douane et les opérateurs privés. Ensemble, ils devront trouver la bonne équation pour maintenir la compétitivité du “Made in Madagascar” aux États-Unis.
Irina Tsimijaly