Nosy Be - Un vent de contestation souffle sur Nosy Be

Les manifestants nosybéens expriment leur exaspération face aux spoliations foncières opérées à Nosy Be.

Bien que légèrement retardée, la mobilisation a réuni de nombreux habitants venus de Nosy Sakatia, Amporaha Nord, Ampasindava et d’autres localités. Initialement prévue devant la préfecture, la manifestation s’est finalement tenue au gymnase Toly Laurent, après concertation avec les autorités locales. Une manifestation pacifique, symbole d’un ras-le-bol général.

Banderoles et pancartes à la main, les manifestants ont exprimé leur colère face aux injustices foncières et sociales qu’ils subissent. Le mouvement traduit le désarroi d’une population lassée des inégalités, des promesses non tenues et de la mainmise des puissants sur les ressources locales.

Au cœur des revendications figure l’annulation de la Réserve foncière touristique et la restitution des terrains aux populations locales. Les habitants affirment vivre et travailler depuis des décennies sur ces terres, enregistrées au nom du ministère du Tourisme et réservées à des projets d’investissement de grande envergure.

Selon les explications recueillies, de vastes portions de terrain seraient aujourd’hui attribuées à des investisseurs privés, au détriment des communautés locales qui les occupent depuis des générations. Pour rappel, une lettre officielle aurait même ordonné aux habitants de quitter les lieux avant le 30 septembre 2025, les terrains étant promis à un investisseur étranger.

Face à cette menace, la résistance s’est organisée et des représentants ont effectué un déplacement à Antananarivo pour rencontrer les autorités compétentes, sans obtenir de réponse satisfaisante.

Autre motif de mécontentement : le projet touristique « Green Mada Land », perçu comme un plan de tourisme de masse risquant de dénaturer l’environnement et la culture locale. Les jeunes de Sakatia, très actifs dans le mouvement, ont déjà manifesté début octobre pour dénoncer les impacts écologiques et sociaux de ce programme jugé « destructeur et inégalitaire ».

Accès difficile

Les problèmes ne se limitent pas aux terres. Les manifestants ont également dénoncé les difficultés croissantes liées à l’approvisionnement en eau. Dans plusieurs quartiers de Nosy Be, qui abritent de grands hôtels touristiques, les robinets restent à sec pendant des jours. Ils ont ajouté que cette situation nuit gravement à l’image de la destination touristique la plus prisée du pays.

Dans le domaine de l’éducation, des enseignants de l’Institut universitaire professionnel en administration ont réclamé une solution au blocage foncier qui freine la concrétisation du projet de construction d’une université à Nosy Be, afin d’éviter l’exode des jeunes vers d’autres régions.

En outre, les manifestants nosybéens ont exprimé à l’unisson une revendication plus large : l’autonomie décisionnelle de la région, pour que Nosy Be soit maîtresse de son destin. En fin de manifestation, une lettre officielle a été rédigée et adressée au président du Conseil pour la refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina, sollicitant une intervention rapide pour la protection des droits du peuple et la préservation du patrimoine national.

« Nous faisons confiance aux nouveaux dirigeants du pays, mais si nos revendications ne sont pas entendues, nous reviendrons pour les réclamer. Et cette fois, ce ne sera plus dans un gymnase», conclut, avec fermeté, le porte-parole du mouvement.

Raheriniaina

1 Commentaires

  1. Toute la population de Nosy Be sait maintenant que Mamy Ravatomanga avance avec le GREEN MADA LAND pour accaparer les terres de l'île Sakatia et c'est toujours lui qu'on murmure avec l'affaire de Cocaïne durant le festival SÔMARÔHO !

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