TSIALIVA RAJAOBELINA - « Le tennis peut devenir une vitrine internationale »

Tsialiva Rajaobelina, ancien président de la FMT.

Ancien président de la Fédération malagasy de tennis, FMT (2013-2017), Tsialiva Rajaobelina dresse un état des lieux du tennis malgache et partage sa vision pour l’avenir.

Comment trouvez-vous la situation du tennis malgache actuellement ?

Le tennis malgache est à un tournant. Les jeunes sont passionnés, mais manquent d’infrastructures, de compétitions régulières et d’un système de suivi. Dans certains pays comme le Maroc ou le Rwanda, le sport est intégré à la stratégie nationale, avec académies, financements publics et infrastructures accessibles. Résultat, les talents émergent naturellement. Chez nous, il faut sortir d’une logique de sport élitiste pour en faire une priorité éducative et sociale. Les talents existent, mais sans cadre national, ils ne peuvent éclore.

Pourquoi le tennis malgache ne perce-t-il plus comme à l’époque de Dally Randriantefy ?

Parce que Dally n’a pas percé par hasard. Son père, Max Randriantefy, avait une vision claire, comme Richard Williams pour Serena et Venus : discipline familiale, sacrifices constants et priorité absolue donnée au tennis. Ce mélange de talent, vision et travail acharné a porté Dally au plus haut niveau. Aujourd’hui, nous n’avons pas su recréer cet accompagnement structuré. Le padel a su se démocratiser en Europe avec un système convivial. Pour relancer le tennis, il faut une vision similaire, adaptée à nos réalités.

Pourquoi Tiantsoa Sarah Rakotomanga réussit-elle en France ?

Parce qu’elle a eu accès à ce qui nous manque : un système solide, des entraîneurs qualifiés, des infrastructures et une compétition régulière. Elle a aussi consenti énormément de sacrifices. Le talent ne suffit pas sans discipline et travail acharné. C’est une leçon : le contexte compte, mais la persévérance aussi.

Les problèmes viennent-ils d’un manque de vision des dirigeants ou d’un désintérêt des autorités ?

Des deux. Il y a un manque de vision stratégique et un désintérêt pour un sport qui ne rapporte pas immédiatement. Pourtant, le tennis améliore l’image d’un pays et peut devenir un outil de soft power. La Tunisie, avec Ons Jabeur, en est un bon exemple. Madagascar doit comprendre cela.

 Donné Raherinjatovo

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