TSIADANA - Les manifestants dispersés à coups de tir et gaz lacrymogène

Les gendarmes ont ouvert le feu et lancé du gaz lacrymogène près de la clinique.

Cris d’indignation et de mépris des médecins envers le Groupement de sécurité et d’intervention spéciale, qui semble faire fi de l’existence de la clinique « Mpitsabo Mikambana » à Tsiadana, de ses patients et des personnes venues pour des rendez-vous de contrôle. Hier, cette unité de gendarmes est descendue de son blindé pour arroser de balles et de gaz lacrymogène les jeunes manifestants.

Ces derniers, rassemblés à moins de vingt mètres de la clinique, se sont retirés. Mais les personnes alitées à l’hôpital et le personnel soignant ne pouvaient que suffoquer, tousser et pleurer sous l’effet du gaz lacrymogène.

La panique a été totale, amplifiée par les coups de feu retentissants, alors que les gendarmes lourdement armés chassaient les jeunes vêtus de noir, les riverains et de simples passants.

Gestes

Un nuage de fumée étouffant a envahi les lieux, encore perceptible plusieurs minutes après sa dissipation. Les médecins sont sortis dans les galeries de l’établissement pour crier leur colère aux gendarmes, qui, apparemment, n’en avaient vraiment rien à faire. 

« Mais arrêtez ! Ne vous rendez-vous pas compte de ce que vous faites ? C’est un hôpital ici. Vous allez tuer nos patients ! Allez-vous-en, on ne tire pas ici ! », s’est écrié un membre de l’équipe médicale.

Deux éléments du GSIS sont même allés jusqu’à mettre le pied à la porte de la clinique pour ordonner au personnel soignant de fermer l’établissement. Ces gestes ont suscité la colère de tous les témoins.

Depuis le matin, les manifestants, qui n’ont pas pu rejoindre les autres près du terminus des taxis-be 119, se sont amassés à côté de la clinique. Des gendarmes et policiers munis de boucliers se sont dressés devant eux, les empêchant de se rendre à Ambohijatovo, leur destination. Ils n’ont toutefois jamais ouvert le feu, malgré la présence des deux camps pendant près de deux heures. 

Les contestataires ont sermonné les forces de l’ordre, exprimé leurs revendications contre les délestages, appelé à la démission du président de la République et chanté, avant que le blindé ne vienne les disperser.

Gustave Mparany

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