Rentrée des clashs

a fièvre Barea a mis fin aux vacances. Une clôture en apothéose avec un accueil triomphal malgré la défaite en finale face aux Marocains. Les Malgaches n’ont pas démérité et leur parcours a été si exceptionnel que tout le monde a senti avoir quelque chose de Barea dans les tripes.

On n’a pas entendu une seule fois dans les commentaires des journalistes étrangers que les Barea représentaient l’un des pays les plus pauvres au monde. Le niveau du football ne constitue d’ailleurs pas un indice de pauvreté. À preuve, parmi les pays qualifiés, il y avait le Soudan, pays en guerre et très pauvre, la Mauritanie, le Centrafrique, la RD Congo, le Congo…

Et le pays a mis le paquet pour pouvoir affréter deux avions de supporters pour encourager les Barea et tenter de surprendre les super favoris marocains. Un titre continental aurait davantage rehaussé l’image de Madagascar à l’échelon international et aurait effacé tous les préjugés et les médisances. Le coup valait donc d’être tenté même si logiquement l’utile devait passer avant l’agréable. Mais tout compte fait, les difficultés ne constituent pas un barrage pour siroter le nectar du plaisir sensationnel du téléphérique, l’impression du gigantisme de l’autoroute, l’illusion d’un super‑pouvoir de la victoire.

Mais le monde est ainsi fait. La semaine a été marquée par de longues queues pour être les premiers passagers du téléphérique, mais également par une longue file de parents d’élèves en quête de fournitures scolaires à moindre prix. À chacun sa besace. Comme disait Coluche, les riches ont la nourriture, les pauvres ont l’appétit.

Une médaille d’or des Barea n’aurait pas résolu tous les problèmes auxquels la population fait face depuis plusieurs années, que tout le monde vit. 

On revient sur terre après avoir titillé le paradis. Il fallait peut-être davantage de voix pour que celui qui a alterné le jour et la nuit décide de lever la main du capitaine des Barea en signe de victoire.

C’est un fait, la rentrée est dure, mais la sortie ne l’est pas moins. Bon courage.

Sylvain Ranjalahy 

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