Prohibition

Ce n’est pas dans «Le Parrain», mais dans un de ces nombreux films sur les années 1930 où de sympathiques acteurs (De Niro, Al Pacino) jouent le rôle de Mafiosi qu’on devine bien plus patibulaires dans la vie réelle. La «Prohibition», devenue un mot générique, désigne les années 1920-1933 quand la morale puritaniste prétendit interdire «la fabrication, le transport, la vente, l’importation et l’exportation» d’alcool aux États-Unis.

Sur le terreau de cette interdiction, allait fleurir une industrie clandestine qui rapporta des millions de dollars à nos chers Mafiosi d’Il était une fois en Amérique. Face à l’absurdité de la situation, le bon sens se résigna à abroger ce qui n’aurait jamais dû exister. Chez nous, le roi Andrianampoinimerina eut, au moins, le réflexe de cantonner l’interdiction aux confins de l’Ankibon’Imerina. À sa mort, en 1810, l’alcoolisme allait s’inviter au coeur même du Rova d’Antananarivo, de nombreux témoignages corroborant une intempérance chez son fils et successeur Radama 1er. Concédons donc aux hygiénistes que les excès, l’ivrognerie comme d’ailleurs la Prohibition, sont néfastes. 

J’ai encore en mémoire cette mesure hypocrite interdisant la publicité des boissons alcoolisées, obligeant les brasseries STAR à prétendre faire la fiesta avec de la THB-limonade. Et pourtant, ma bière mousse d’abondants droits d’accises, une manne fiscale bienvenue que le Trésor sirote avec délectation. 

J’ai plusieurs fois proclamé que la boutique des stations-services modernes apportent la civilisation (au moins des WC), et il faudrait donc qu’on y renonce pour se fourrer dans un boui-boui type huile frelaté et essaim de mouches. 

Album bientôt collector de mes souvenirs sirotant une bière DANS la boutique Shell Route-digue, Jovena Behenjy, Galana Ambohimangakely, Total Fenoarivo. J’avais compris qu’on interdise de faire du «zoma magnifique» sur la piste, à quelques mètres des pompes à essence. Je désapprouve totalement qu’on amalgame à cette cohue type «bord de Majunga» des clients attablés à des comptoirs, conçus pour et à l’intérieur de la boutique. Sinon, fermez tout et revenons au Moyen-âge. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne